Le rapport sur l’examen du soutien aux sciences trace la voie vers un meilleur écosystème de recherche

07 avril 2017
Elizabeth Cannon, president of the University of Calgary, giving her inaugural speech at Universities Canada membership meeting.

Cet article d’opinion a paru dans The Calgary Herald le 7 avril 2017

par Elizabeth Cannon, présidente du conseil d’administration, Universités Canada et rectrice, University of Calgary

Le milieu de la recherche n’a pas vu tous ses espoirs comblés lors du dernier budget fédéral, mais ce dernier contient néanmoins d’importants investissements en enseignement supérieur qui aideront à préparer le terrain pour les années à venir. Ces annonces s’ajoutent aux investissements prévus dans le budget de l’an dernier, soit deux millions de dollars destinés aux espaces et à l’infrastructure de recherche dans le cadre du Fonds d’investissement stratégique pour les établissements postsecondaires, et 95 millions de dollars supplémentaires aux organismes subventionnaires pour la recherche axée sur la découverte.

À l’heure actuelle, les universités canadiennes attendent impatiemment le rapport du groupe d’experts chargé de l’examen du soutien fédéral aux sciences le lundi 10 avril. Les travaux de ce groupe formé d’éminents chefs de file en recherche, présidé par David Naylor, devraient tracer la voie vers un réinvestissement transformateur dans l’écosystème de recherche et un Canada plus fort.

Le gouvernement a fait mention du rapport dans le budget de 2017 tout en appuyant les principaux domaines d’excellence en recherche du Canada comme l’intelligence artificielle, la recherche gouvernementale, la science et, bien entendu, les étudiants. En plus de réformes ciblées visant à élargir l’accès à l’aide financière fédérale aux études, le budget de 2017 prévoit 221 millions de dollars destinés aux stages de recherche par l’entremise de Mitacs, ce qui représente un investissement important dans la jeunesse et un bond en avant pour le milieu de la recherche.

Ces nouveaux fonds permettront de plus que doubler le nombre de stages offerts par Mitacs, qui passeront de 3 750 à 10 000. Les occasions d’apprentissage intégré au travail, comme celles que propose Mitacs, aident les entreprises à innover et à se démarquer sur la scène internationale grâce aux compétences que les étudiants et les diplômés appliquent en milieu de travail. Ce type d’apprentissage fournit également une expérience cruciale aux jeunes Canadiens qui bâtissent leur carrière au sein d’une économie en pleine transformation.

Le budget de 2017 prévoit également des investissements considérables dans l’apprentissage tout au long de la vie afin de doter un nombre accru de Canadiens des compétences requises dans un marché du travail en évolution, de même que dans l’éducation des Autochtones, ce que les universités canadiennes réclament depuis longtemps. Des investissements de 25 millions de dollars sur cinq ans destinés à Indspire, un organisme caritatif national qui offre des bourses d’études aux étudiants autochtones, et de 90 millions de dollars destinés au Programme de soutien aux étudiants de niveau postsecondaire, aideront les jeunes Autochtones à exploiter leur immense talent en leur permettant de fréquenter en plus grand nombre le collège et l’université.

Les universités se sont également réjouies de constater que le budget de 2017 reconnaît les changements mondiaux qui offrent des occasions uniques à notre pays. Les chaires de recherche Canada 150 seront une nouvelle carte de visite pour le Canada à l’étranger. Elles aideront les universités à recruter les meilleurs chercheurs et à renforcer la position de chef de file du Canada en recherche et en innovation.

Les nouveaux fonds destinés aux « supergrappes » témoignent de la démarche holistique du gouvernement pour stimuler l’innovation en appuyant la collaboration entre le secteur de l’enseignement supérieur et les entreprises. Les universités sont des carrefours de recherche et d’innovation en agroalimentaire, en santé et en biosciences, des domaines que le gouvernement fédéral juge essentiels pour accélérer la croissance économique. Elles fourniront le talent, les partenariats de recherche et l’infrastructure nécessaires pour assurer la réussite des grappes d’innovation.

L’avenir axé sur l’innovation du Canada – un élément dominant du budget de 2017 – dépend en grande partie de la réaction du gouvernement au rapport du groupe d’experts chargé de l’examen du soutien aux sciences, le premier examen approfondi de l’écosystème de recherche en 40 ans. Dans un contexte mondial de plus en plus concurrentiel, le Canada a des besoins urgents. Entre 2006 et 2013, il est passé du troisième au huitième rang des pays de l’OCDE en ce qui concerne le financement de la recherche. D’autres investissements considérables seront nécessaires pour que le Canada retrouve des niveaux de financement concurrentiels à l’échelle internationale. Cependant, comme le financement de la recherche au sud de la frontière est menacé et que la dynamique du milieu de la recherche se modifie en Europe et au Royaume-Uni, nous avons une occasion unique d’agir avec ambition pour toute une génération.

Le Canada a besoin d’investissements soutenus dans une infrastructure de recherche concurrentielle à l’échelle mondiale, d’investissements audacieux dans la recherche axée sur la découverte et d’un soutien accru à la collaboration internationale en matière de recherche et la recherche multidisciplinaire. La réaction du gouvernement aux recommandations du rapport sur l’examen du soutien aux sciences pèsera lourd dans la définition de l’écosystème de recherche du Canada pour les décennies à venir.

L’enjeu est de taille. Le gouvernement en poste sait à quel point la recherche, l’innovation et l’enseignement supérieur sont essentiels à la prospérité future du Canada. Alors, pour s’assurer que le système en place fonctionne, il a commandé l’examen du soutien fédéral aux sciences. Le Canada peut mieux soutenir ses meilleurs chercheurs et innovateurs et il doit le faire. Le rapport à venir fournira la plateforme et le cadre dont le gouvernement a besoin pour prendre des mesures décisives et influentes.

Les universités de partout au pays visent haut, parce que le Canada n’en attend pas moins d’elles.

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