Recteur, University of Toronto
Président du conseil d’administration d’Université Canada
Réunion automnale des membres d’Université Canada de 2021
Je suis extrêmement reconnaissant de cette occasion de servir Universités Canada. Merci pour la confiance que vous m’avez accordée.
Universités Canada porte une cause très importante pour l’avancement de l’enseignement supérieur et de la recherche de pointe au Canada. Elle joue un rôle essentiel dans la définition de l’ordre du jour et de la trajectoire à suivre pour le futur bien-être économique et social du Canada.
Je tiens à remercier ma bonne amie et collègue Sophie D’Amours pour les services remarquables qu’elle a rendus au nom des universités canadiennes. Merci, Sophie!
Je désire poursuivre avec le même niveau d’engagement qu’a démontré Sophie à ce poste et souhaite vivement collaborer avec les dirigeants présents autour de cette table, en personne ou virtuellement, pour faire progresser nos objectifs communs.
Cet après-midi, je souhaite m’éloigner un peu des propos habituels des discours inauguraux. En pareille occasion, il est d’usage de rappeler à nos partenaires gouvernementaux l’importance de notre travail et de les inciter à augmenter leurs généreuses contributions aux universités pour appuyer leur mission essentielle en enseignement et en recherche.
Je vous rassure : au cours de ma présidence, je compte effectivement consacrer beaucoup de temps et d’efforts à ce type de travail mené en votre nom!
Mais aujourd’hui, je souhaite poser une autre question, et sa réponse pourrait influer directement sur notre capacité à obtenir l’appui des Canadiens, nécessaire à notre mission.
Voici ma question : quelles responsabilités les universités devraient-elles assumer à ce moment charnière pour l’avenir de notre pays? Ou, pour reprendre le titre d’un ouvrage récent en le paraphrasant « quels sont les devoirs des universités envers les Canadiens? »
Je crois que le moment est particulièrement bien choisi pour se poser cette question.
Les élections fédérales ont eu lieu il y a cinq semaines, le nouveau Cabinet vient d’être assermenté, et le discours du Trône suivra bientôt.
De plus, il semble que nous approchions enfin de la fin de cette pandémie. Les coûts économiques et la souffrance humaine qu’elle a engendrés sont immenses, et les défis à venir redoutables. Or, à la suite de la réouverture de nombreux campus cet automne et de la reprise graduelle des activités en personne, un optimisme prudent semble justifié.
Nous sommes au point de bascule, sur le point de découvrir une société et un monde transformés.
Au même moment, plusieurs voix s’élèvent pour nous inviter à réfléchir à des questions fondamentales sur notre rôle. Ces réflexions découlent des événements majeurs qui ont touché les sociétés du monde au cours des dernières années.
Dans de nombreux pays, la démocratie semble menacée et l’autoritarisme progresse. La polarisation politique atteint des sommets inégalés. Le fossé entre les villes et la campagne continue de se creuser. L’inégalité des revenus augmente depuis des décennies, et le récent boom technologique semble exacerber les écarts économiques, qui atteignent des proportions inédites depuis les années 1920.
Dans bien des sphères, les sciences sont menacées, malgré la spectaculaire démonstration de leur valeur réalisée au fil des 20 derniers mois. Et naturellement, à l’approche de la réunion de la COP26 à Glasgow, la survie de la planète elle-même est en jeu. Il en va de même de la crédibilité des gouvernements et des institutions de gouvernance mondiale, qui peinent à aborder de front cette question existentielle.
J’espère vous avoir convaincus que l’heure est aux bilans et aux réflexions sur le rôle que peuvent et doivent jouer les universités dans la reprise au Canada et ailleurs dès 2022.
Pour répondre à cette question, je vais analyser le retour prudent (et largement réussi) sur les campus cet automne et réfléchir à son sens profond.
Ce moment charnière peut être interprété de différentes façons, chacune éclairant une facette importante de notre contribution globale à la société canadienne.
De façon purement prosaïque, la réussite du retour à l’enseignement, à l’apprentissage et à la recherche en personne sur les campus a démontré au reste de la société qu’une réouverture sécuritaire était possible.
L’absence ou le peu d’éclosions graves sur nos campus témoignent du travail colossal réalisé par tous ceux qui ont préparé les espaces communs (salles de classe, laboratoires, bibliothèques, cafétérias et résidences) à une occupation sécuritaire.
Surtout, nos campus ont donné l’exemple en étant parmi les premiers lieux à montrer qu’un retour était possible, sans incident majeur, aux autres employeurs, aux gouvernements et aux travailleurs. Beaucoup d’entre nous avons été les premiers à instaurer la vaccination obligatoire, le retour sécuritaire dans les milieux de vie collectifs et les rassemblements intérieurs plus denses, bien avant que les autres secteurs ne le fassent.
Comme beaucoup d’entre vous, je suis frappé du vif contraste entre nos campus, qui bouillonnent d’activité, et les espaces à bureaux et autres lieux de travail autour de nous qui demeurent en grande partie déserts.
Je suis aussi frappé par notre franc succès à accueillir les étudiants étrangers sur les campus et dans les résidences, pour les aider à passer les contrôles frontaliers et à satisfaire aux exigences de la santé publique et de quarantaine, en plus de surmonter les grands défis d’un voyage international. Là aussi, nous faisons exception dans une économie où les voyages internationaux d’agrément et d’affaires recommencent à peine.
Songez à la grande portée de ce bilan positif : aucun autre secteur de l’économie canadienne fermé pendant la pandémie n’a pu reprendre ses activités dans la « vraie vie » comme nous l’avons fait.
Outre le fait de monter dans l’estime des Canadiens, qui ont admiré notre capacité à accomplir ce retour en sécurité, nous montrons au reste du pays comment y arriver, et que ce retour est effectivement possible et sécuritaire. Espérons que notre exemple inspirera d’autres secteurs.
D’abord, la reprise de l’économie de nombreux quartiers d’affaires et centres-villes dépend du retour des employés sur leur lieu de travail, même si ce n’est que trois ou quatre jours par semaine. Donc, si notre retour sur les campus incite d’autres organisations à faire de même avec autant de soin et de prudence, cela accélérera la reprise économique du Canada.
Cependant, notre retour sur les campus comporte d’autres implications qui auront des effets vastes et profonds sur la société, ce qui m’amène au point suivant.
Ce retour signifie aussi la reprise des vraies interactions sociales (par opposition aux interactions virtuelles).
Nos étudiants nous ont dit et redit combien ils en sont reconnaissants. Ils savent qu’une grande part de leur apprentissage se fait par leurs interactions avec leurs pairs, dans la vraie vie. C’est pourquoi ils étaient nombreux à vouloir vivre en résidence, même aux pires moments de la pandémie. Et cela explique aussi qu’ils aient accouru pour occuper à nouveau nos résidences cet automne, dès que c’est devenu possible.
C’est également la raison pour laquelle bon nombre de nos étudiants étrangers ont enduré les épreuves et surmonté les obstacles d’un voyage international pour arriver ici. Ils savent qu’un parcours universitaire au Canada est un « forfait complet » qui, au-delà des cours magistraux, des laboratoires et des tutoriels, comprend des projets de groupe, des interactions avec les autres étudiants, des stages auprès d’employeurs et l’expérience de vivre et d’étudier (et de fêter aussi, bien sûr) dans une autre culture.
Mais le retour des vraies interactions sociales a d’autres implications plus profondes, qui se rapportent à l’une des contributions essentielles de notre secteur à la société.
Il y a 20 mois, lorsque la planète s’est confinée, les interactions virtuelles ont été une véritable bouée de sauvetage pour traverser cette pandémie. Il est évident que la transition vers les cours en ligne était nécessaire et a sauvé des vies. Cela nous a aussi permis de maintenir nos activités principales sans interruption majeure. Notre bonne gestion de cette transition a été saluée, une reconnaissance bien méritée.
Néanmoins, de cette période prolongée d’interactions virtuelles, nous avons appris que le numérique est loin de remplacer parfaitement les vraies interactions en personne. Lors d’une présentation au récent Sommet sur la croissance tenu par le Forum des politiques publiques, le PDG de CIBC Victor Dodig a fait valoir que beaucoup de travail « doit encore se faire en collaboration » et qu’« on ne peut créer une entreprise avec une culture d’entreprise cohérente en travaillant uniquement de la maison ». Dans de nombreux secteurs, l’innovation est vue comme un sport d’équipe et, même si la collaboration virtuelle est possible, il est plus difficile de réaliser de vraies innovations à distance.
La confiance est une condition essentielle au travail en équipe, à l’apprentissage et à la collaboration efficaces, et les études ont systématiquement démontré l’importance des interactions face à face, en personne, pour maintenir et améliorer ces activités. Nous avons tous puisé dans nos réserves de confiance pour traverser cette pandémie. À ce stade, ce capital limité de confiance est quasi épuisé, et nous avons grand besoin de le rebâtir en nous retrouvant autour de la proverbiale machine à café, réelle et non virtuelle.
C’est pourquoi le Forum économique mondial se réunira en personne à Davos en janvier prochain. Selon son fondateur et président Klaus Schwab, cette réalité explique aussi le choix du thème de la réunion, qui sera « Travailler ensemble, restaurer la confiance ». Dans son récent ouvrage sur le « capitalisme des intervenants », M. Schwab propose une refonte du capitalisme, car les profondes divisions (et les crises existentielles comme le changement climatique) qui ont émergé dans les dernières années ne peuvent être résolues qu’avec une collaboration solide de multiples intervenants forts d’un degré de confiance élevé. Il est donc impératif de se réunir sur place.
Cette mise en relief de la confiance fait ressortir un autre aspect imparfait des interactions numériques.
Bien avant la pandémie, nous connaissions déjà les bons et les mauvais côtés des réseaux sociaux. D’abord conçus comme des outils pour relier les gens entre eux, ils ont trop souvent servi à répandre la division, la méfiance, les faussetés, les gestes d’intimidation, les théories du complot et même la haine. Paradoxalement, cette technologie imaginée comme un pont entre les gens a souvent accentué leur isolement. C’était déjà vrai avant la pandémie, à l’époque où les interactions physiques étaient encore possibles, et d’autant plus lorsqu’elles ne l’étaient plus.
À mon avis, notre dépendance accrue aux outils numériques a nui à la compréhension mutuelle et rongé le tissu social dans nos communautés universitaires. La confiance, la tolérance et la cohésion sociale se sont effritées. Il est devenu plus difficile de surmonter nos différences d’opinions et plus facile pour nos communautés de se fragmenter en « tribus » aux valeurs et aux visions du monde discordantes.
Les symptômes de cette maladie sont bien visibles. Les gens s’emportent plus facilement, ont l’épiderme plus sensible. Les petits malentendus sont montés en épingle. Sans doute la situation a-t-elle été exacerbée par le stress du passage à l’enseignement en ligne et la conciliation du travail et de la vie familiale dans un même espace domestique.
Nos comportements de collégialité en ont souffert, soit notre capacité à apprendre de nos divergences, à discuter avec nos pairs sans les aliéner et à entendre de nouvelles idées sans nous retirer dans des communautés insulaires de pensée unique.
Imaginez les gains pour la société si nous étions plus à l’écoute d’autrui, plus aptes à exprimer nos désaccords et à apprendre les uns des autres.
Le retour sur les campus nous donne l’occasion de restaurer cette aptitude essentielle, car il marque le retour du forum universitaire au sens propre.
Il s’agit d’un virage d’une importance capitale pour les universités, qui doivent améliorer leur aptitude à accomplir un de leurs devoirs essentiels envers la société : le développement des capacités de la population étudiante et du corps professoral à mener un « dialogue au-delà des différences » et à cultiver des milieux diversifiés et pluralistes.
Mon ami et ancien collègue à la University of Toronto Ron Daniels, actuel recteur de la Johns Hopkins University, décrit avec éloquence cette responsabilité fondamentale dans son récent ouvrage What Universities Owe Democracy. M. Daniels soutient que les universités jouent un rôle de premier ordre parce qu’elles « constituent souvent une première occasion pour beaucoup de jeunes de quitter leur collectivité et d’explorer leur identité en présence d’autres personnes qui ne leur ressemblent pas ».
Ce rôle des universités comporte trois grandes responsabilités.
Premièrement, veiller à ce que nos campus continuent d’accueillir, d’appuyer et de favoriser d’importantes discussions sur des questions délicates et controversées. Le dialogue et le débat au-delà des différences sont le moteur de la vie universitaire. Pour y arriver, un « pluralisme délibéré », pour reprendre l’expression de M. Daniels, peut s’avérer nécessaire, y compris en « donnant l’exemple de saines discussions » par la tenue de débats publics sur des sujets importants.
En nous acquittant de cette responsabilité, nous renforcerons aussi notre capacité à « instruire des citoyens démocratiques », prêts à participer pleinement à la vie civique pendant et après leur passage sur nos campus.
La deuxième responsabilité des universités est de favoriser une diversité comme celle décrite par M. Daniels. Il vise la diversité sous toutes ses formes : diverses idéologies, philosophies politiques, expériences et perspectives doivent pouvoir coexister sur nos campus.
Il en va de même de la diversité culturelle, ethnique, raciale, de genre, religieuse ou socioéconomique et d’autres formes de diversité et d’inclusion. Cela nous mène à la troisième grande responsabilité qui nous incombe : l’égalité d’accès aux études universitaires et l’égalité des chances pour les membres diversifiés du personnel et du corps professoral.
Là encore, M. Daniels affirme de façon convaincante que nos établissements ont un rôle particulier à jouer pour permettre aux étudiants issus de milieux défavorisés d’accéder à l’université, tremplin de la mobilité sociale. Pour ce faire, les universités doivent demeurer ouvertes et accessibles au plus large éventail possible d’étudiants potentiels.
Nous devons nous assurer que nos processus d’admission sont fondés sur le mérite, ne tiennent pas compte des besoins financiers et visent activement à recruter des étudiants de groupes sociaux historiquement mal servis, comme les Noirs et les Autochtones.
On ne s’étonnera donc pas si M. Daniels a fait les manchettes lorsqu’il a mis fin aux « admissions héritées », une pratique encore profondément ancrée dans la plupart des établissements de l’Ivy League américaine. Il a également défrayé la chronique en 2018 lorsqu’il a convaincu l’ancien diplômé de John Hopkins, Michael Bloomberg, de donner 1,8 milliard de dollars à son alma mater afin d’offrir des bourses aux étudiants à revenu faible et moyen. Depuis, M. Bloomberg a fait un nouveau don de 150 millions de dollars en mai 2021 pour accroître la diversité raciale des étudiants doctoraux dans les programmes en STIM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques).
En transposant cet argument au contexte canadien, où les admissions héritées ne sont pas une pratique courante, on constate que le caractère public de notre système universitaire nous a permis, dans l’ensemble, de recruter des étudiants de milieux défavorisés avec un bien meilleur succès. Prenons l’exemple de mon université, qui compte quelque 90 000 étudiants répartis sur trois campus. Plus de la moitié de nos étudiants canadiens de premier cycle proviennent de familles modestes, et les étudiants racisés représentent plus des deux tiers de notre effectif.
Or, cette année encore, nous avons été classés 18e au palmarès mondial des universités du Times Higher Education et 8e parmi toutes les universités publiques du monde, ce qui traduit bien la particularité du système universitaire canadien. À vrai dire, nul autre système d’éducation postsecondaire dans le monde n’offre un accès et une qualité comparables, compte tenu du calibre mondial de l’enseignement dispensé au Canada à une population étudiante nombreuse et diversifiée.
Nous avons le devoir de maintenir notre capacité à atteindre cet objectif double d’accès et de qualité. Si nous manquons à notre devoir, cela aura de très graves conséquences à plusieurs égards.
Premièrement, comme le marché du travail est de plus en plus serré, les employeurs comptent sur nous pour leur fournir des diplômés bien formés en nombre suffisant afin de répondre à la demande. Nous ne pouvons pas nous permettre de refuser des candidats qualifiés, quel que soit leur parcours. De plus, nous savons que la diversité de la main-d’œuvre est aussi garante d’innovation et de créativité. La diversité est une source de richesse.
Deuxièmement, notre capacité d’agir comme catalyseurs de la mobilité sociale (ou comme portails de possibilités pour nos étudiants les plus défavorisés) a d’immenses répercussions sur la prospérité et la cohésion sociale. C’est particulièrement frappant dans les grandes régions métropolitaines, où vivent beaucoup de nouveaux Canadiens. Notre capacité à ouvrir les portes de nos universités pour y accueillir les Néo-Canadiens talentueux influera directement sur la prospérité et la cohésion sociale à long terme de nos grandes villes, particulièrement dans les banlieues proches où ils ont souvent grandi.
Nos répercussions localement n’en sont pas moins importantes dans les villes de taille moyenne et les petites collectivités.
À ce sujet, je souhaite souligner le travail de mon collègue à la University of Toronto, Dan Breznitz, qui a pris la parole lors de la réunion des membres hier. Dans son nouveau livre Innovation in Real Places, il avance de manière convaincante que les universités devraient assumer leur grand rôle traditionnel en améliorant les capacités de création des travailleurs et d’innovation des entreprises dans l’économie locale. Ce rôle fait partie intégrante d’un modèle (et d’une géographie) plus inclusif de l’innovation et de la prospérité qui est diamétralement opposé au modèle obsédé par les « licornes » de la Silicon Valley.
Troisièmement, l’appui que nous recevons de la population pourrait dépendre de notre capacité à assurer l’accès des étudiants qualifiés, quels que soient leurs besoins financiers et leurs origines socioculturelles. Grâce à Bruce Anderson, d’Abacus Data, les habitués de ces réunions d’Universités Canada savent bien que l’opinion publique est beaucoup plus favorable aux universités au Canada qu’elle ne l’est aux États-Unis ou au Royaume-Uni. Je suis d’avis que c’est largement attribuable à notre capacité à assurer l’accès des étudiants à l’université. L’absence de pratiques d’admissions héritées et de scandales comme celui des « Varsity Blues » aux États-Unis atteste de notre capacité à accueillir des étudiants issus de tout un éventail de contextes socioéconomiques.
En même temps, il est essentiel de maintenir un accès et une ouverture élevés au fil du temps si nous souhaitons continuer de mériter le respect et l’appui des Canadiens. Comme vous le savez, assurer cet accès est de plus en plus difficile, particulièrement dans les provinces où l’appui du secteur public à l’éducation postsecondaire vacille ou recule. Pourtant, notre capacité à continuer de défendre « l’excellence inclusive » est essentielle à la prospérité du pays.
En continuant de porter les responsabilités que je viens d’exposer, nous contribuerons à surmonter la polarisation politique, les déficits démocratiques et les fossés socioéconomiques et géographiques qui se creusent au Canada.
En ce sens, le « retour sur les campus » revêt un sens à la fois concret et métaphorique. La transition vers une expérience en personne sur le campus nous permettra d’exploiter nos capacités uniques en tant qu’établissements d’enseignement supérieur et de recherche, de promouvoir la confiance et la compréhension mutuelle, d’améliorer l’accès et l’inclusion et, de ce fait, de consolider l’appui des Canadiens pour notre mission.
Enfin, il y aurait encore au moins une autre façon pour le retour sur les campus de contribuer à la société.
J’ai mentionné la COP26 et la crise climatique mondiale au début de cette allocution. Les universités peuvent et doivent jouer un rôle d’envergure pour aider notre planète à combattre cette menace à son existence. Par l’enseignement, la recherche et l’innovation, nous serons aux premières loges de ce combat.
Mais ce sera aussi le cas de nos campus et de notre façon de gérer nos activités.
De nombreux campus sont comparables à de petites villes (même d’une grande ville, dans notre cas). Comme uniques propriétaires d’un vaste parc immobilier, nous avons la capacité exceptionnelle, grâce à la mobilisation des intervenants, à l’accès direct à une expertise interne et à notre horizon temporel naturellement sur le long terme, de concevoir, de mettre en œuvre et de révéler des technologies de pointe et des pratiques novatrices à une échelle significative. Qui plus est, nous pouvons le faire relativement rapidement et avoir des effets mesurables sur la santé de notre planète. Notre université est le troisième plus grand émetteur de gaz à effet de serre du secteur public en Ontario! Notre plan pour réduire nos émissions et devenir un puits de carbone au bilan climatique positif d’ici 2050 changera nettement la donne.
En terminant, je vous invite, en tant que dirigeants universitaires, à vous concentrer sur l’amélioration de la capacité des établissements à éliminer les obstacles, à former des citoyens, à favoriser les débats, à discuter des différences, à valoriser la vérité et les découvertes, à créer des milieux durables et à ouvrir des portails de mobilité sociale. Pour tous.
C’est notre devoir envers la société et envers nous-mêmes.
Merci de votre aimable attention.