Cet article d’opinion a été publié sur le Vancouver Sun le 30 juillet 2016.
Par Jamie Cassels, recteur de la University of Victoria, président du Comité de la recherche d’Universités Canada, et président du Research Universities Council of British Columbia pour 2016-2017.
Il n’est pas facile d’être optimiste par les temps qui courent. L’anxiété s’accentue devant les conflits et les crises qui agitent le monde, répercutés chaque jour par les médias : Brexit, guerre en Syrie et en Iraq, incompréhensions entre les cultures, polarisation des valeurs, attentats de Nice et de Kaboul, horribles tueries à Orlando, Dallas et Munich… Le Canada a la chance de ne pas connaître des crises ou conflits de cette ampleur sur son sol, mais cela ne l’empêche pas d’avoir ses propres problèmes : pressions nées de la concurrence économique mondiale, bouleversements dans de nombreux secteurs, domaines d’emploi et modes de vie traditionnels en raison de la rapidité des changements technologiques et économiques, inégalités croissantes, héritage du colonialisme et des pensionnats, changement climatique, etc. Tous ces problèmes mettent à l’épreuve le tissu économique, social et environnemental de notre pays.
Il existe pourtant une bonne raison d’être optimiste en ces temps sombres et de croire en l’avenir : les universités canadiennes.
Les universités sont en mesure de jouer un rôle à la fois unique et important pour relever les grands défis du Canada. Véritables centres d’apprentissage, de découverte et d’action communautaire, les universités canadiennes sont des lieux d’innovation et d’idées, des catalyseurs de partenariats axés sur la poursuite d’objectifs communs. La résolution des problèmes du Canada et du monde passe, de toute évidence, par le savoir, la collaboration, la recherche et l’éducation. Les universités ne se contentent pas de préparer leurs étudiants à réussir. Elles engendrent également des modes de pensée et des outils indispensables pour s’attaquer aux grands problèmes du monde.
En octobre 2015, Universités Canada, porte-parole des milieux canadiens de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, a appelé les universités canadiennes à jouer un rôle précis dans l’avenir de notre pays :
Par la collaboration, les partenariats et le développement des talents et des idées, de même qu’en favorisant la curiosité, la recherche et l’innovation, les universités peuvent contribuer à mettre le Canada sur la voie d’un avenir éclairé, prospère et radieux.
Les universités canadiennes jettent des ponts. Elles relient au monde les Canadiens et leurs idées, et favorisent la compréhension mutuelle et la collaboration entre les gouvernements, les entreprises, les personnes et les organisations, à tous les échelons. Cette collaboration repousse les limites du possible et contribue à la concrétisation des idées ainsi qu’à la justice sociale et à la prospérité.
Le rôle des universités consiste entre autres à offrir une formation pratique en classe, au sein de la collectivité et en milieu de travail, afin de préparer les étudiants à innover et à résoudre les problèmes mondiaux. L’an dernier, par exemple, la University of Victoria a conclu des partenariats avec plus d’un millier d’employeurs de la Colombie-Britannique et du monde pour favoriser l’embauche de ses étudiants. Possédant les connaissances de pointe dans leur domaine, ces étudiants sont en mesure de contribuer à la réussite des entreprises qui les accueillent et, de ce fait, à la vigueur et à la pérennité de l’économie canadienne.
Les universités abritent également des centres de recherche dynamiques où des chercheurs du monde entier s’emploient à relever les défis que posent la coopération internationale, la gestion des ressources, la préservation de l’environnement et les changements climatiques. Au sein de diverses universités, dont la University of Victoria, des étudiants et des chercheurs en études mondiales, en religion et société ou encore en langue et culture s’emploient en priorité à faire progresser la compréhension mutuelle, la paix et la justice sociale. Le Pacific Institute for Climate Solutions (PICS) est le fruit d’une collaboration entre les quatre grandes universités de recherche de la Colombie-Britannique. Il est dirigé par la University of Victoria, qui l’abrite. Ocean Networks Canada (ONC) continue de maximiser les retombées publiques et stratégiques de la surveillance des océans et de la recherche océanographique, en étroite collaboration avec les gouvernements fédéral et provinciaux ainsi qu’avec la communauté internationale.
Les universités sont également conscientes de l’importance de tisser des partenariats avec les peuples autochtones du Canada, et de leur responsabilité en matière de sensibilisation aux conséquences persistantes de notre passé colonial commun. Les universités canadiennes mettent aujourd’hui l’accent sur des initiatives destinées à nous aider à affronter ce passé, ainsi qu’à favoriser la réussite personnelle des Autochtones et leur accès à des postes de leadership. Ces initiatives reposent sur la coordination et l’amélioration du soutien éducatif apporté aux étudiants autochtones, et sur le renforcement de nos relations avec les collectivités des Premières Nations.
Pendant des centaines d’années, les universités ont contribué au développement de la société par l’innovation sociale et technologique, évoluant et s’adaptant sans cesse aux besoins des étudiants, des employeurs et des collectivités. Les universités sont par conséquent très bien placées pour faire face à la rapidité des changements actuels et relever les défis du monde d’aujourd’hui.
C’est là une bonne raison d’être optimiste à propos de l’avenir de notre pays, malgré les défis qui nous attendent.