Les chercheurs, innovateurs et entrepreneurs Canadiens de demain ont besoin de notre soutien

16 novembre 2017
A young, early-career female researcher analyzes a human brain in a jar with the help of two older researchers.

Cet article d’opinion a paru dans Research Infosource le 16 novembre 2017

par Paul Davidson, président-directeur général, Universités Canada

Alors qu’il poursuivait des études au premier cycle, Geoffrey Hinton a voulu comprendre le fonctionnement du cerveau humain. Comme aucun champ d’études n’offrait de réponses à ses questions, il a entrepris de construire ses propres modèles informatiques de façon à y répondre. M. Hinton est aujourd’hui une sommité mondiale en informatique, professeur émérite d’informatique à la University of Toronto, vice-président associé en ingénierie chez Google et, en 2016, le magazine Wired l’a classé parmi les 100 personnes les plus influentes au monde.

Il est l’exemple parfait du genre de chercheur dont le monde a besoin pour résoudre les problèmes vastes et complexes de notre siècle. Je sais que nos universités sont remplies de jeunes chercheurs tout aussi prometteurs, et nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour qu’elles puissent remplir leur mandat. Nous avons besoin de personnes comme M. Hinton en grand nombre pour assurer notre future prospérité.

Ce sont les jeunes d’aujourd’hui qui devront confronter les grands enjeux de demain; qui devront composer avec les conséquences des changements climatiques, les répercussions des migrations mondiales, le travail automatisé et la population vieillissante. Et c’est à nous de leur donner les moyens de réussir.

L’innovation repose sur la recherche fondamentale et met du temps à se développer. Alors que la recherche sur la force de l’électricité remonte au moins au XVIIe siècle, ce n’est que vers la fin du XIXe siècle que le courant électrique a été utilisé dans la société et l’industrie. L’ordinateur personnel a fait son apparition au début des années 1980, mais il n’a atteint une masse critique ayant une incidence sur l’ensemble de la société que vers la fin des années 1990. Les réalisations de Geoffrey Hinton dans le domaine de l’intelligence artificielle — qui améliorent la sécurité des voitures autonomes, traduisent sans effort et automatisent les environnements au travail et à la maison — sont en cours d’élaboration depuis plus de trente ans.

Nous devons donner aux jeunes chercheurs la possibilité de commencer dès aujourd’hui à se questionner afin qu’ils puissent donner suite à leur curiosité et à leur imagination. Ce qui signifie fournir le soutien et le financement qui permettra à cette génération d’acquérir une expérience pratique et d’avoir accès à du mentorat.

Évidemment, les jeunes chercheurs du Canada reçoivent actuellement des fonds; la majeure partie des subventions fédérales de recherche est accordée aux étudiants aux cycles supérieurs. Pourtant, le Canada accuse du retard.

Le rapport du Comité consultatif sur l’examen du soutien fédéral à la science fondamentale paru le printemps dernier (le rapport Naylor) a révélé que le Canada accuse du retard par rapport aux autres pays de l’OCDE. En fait, au cours des 10 dernières années, les fonds réels d’immobilisations consentis par le gouvernement fédéral dans la recherche entreprise par des chercheurs indépendants ont diminué de 35 pour cent.

Alors qu’il faut des années pour que les innovations fassent partie intégrante de la société, la course aux nouvelles idées se fait à toute vitesse. Et ce phénomène ira en s’accélérant dans l’économie du savoir mondialement concurrentielle. Si nous ne parvenons pas à appuyer et à favoriser la formation des jeunes chercheurs et innovateurs ici même, au pays, ils iront ailleurs. Nous ne pouvons nous permettre de laisser tomber la prochaine génération de talent.

Il est réconfortant de savoir que la majorité des Canadiens le reconnaissent. Dans un sondage effectué en 2017 par Abacus Data, 93 pour cent des participants ont convenu que le gouvernement devrait faire en sorte qu’il soit plus facile pour les jeunes chercheurs universitaires d’obtenir du financement pour leurs projets de recherche tôt dans leur carrière. Parallèlement, 92 pour cent ont indiqué que le gouvernement doit appuyer les chercheurs en début de carrière pour garder le talent en sol canadien. Voilà un mandat public clair d’investir dans les gens et les idées, et d’offrir un meilleur soutien aux jeunes chercheurs.

Il est maintenant temps de réagir au rapport Naylor. Le rapport présente un tableau complet de ce qu’il faut faire, et indique clairement la voie à suivre. Il est maintenant temps d’investir dans les gens et les idées qui permettront de bâtir un Canada fort. Les innovations qui définiront demain nos vies se trouvent dans la recherche qui débute aujourd’hui.

Les universités canadiennes sont enthousiastes à l’idée de voir le budget de 2018 annoncer de nouveaux investissements significatifs en recherche dans l’intérêt de tous les Canadiens.

Le rapport Naylor nous montre la voie.

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