Marie-Laurence Lemay a reçu le Prix L’Oréal-UNESCO pour les femmes et la science pour ses travaux sur les phages virulents.
Pendant son projet de thèse à l’Université Laval, elle a étudié les (bactério)phages, des virus qui infectent spécifiquement les bactéries. Elle a entre autres développé un outil génétique basé sur la technologie CRISPR-Cas9 pour la modification des génomes de phages, ainsi qu’une approche protéomique pour étudier les interactions entre les phages et leur hôte bactérien.
« Dans les dernières années, l’apparition de bactéries résistantes aux antibiotiques a entraîné le regain de l’utilisation de phages au lieu d’antibiotiques, explique Mme Lemay. J’étudie les phages pour cerner la manière dont ils ciblent, infectent et détruisent des bactéries afin d’évaluer et d’optimiser leurs effets sur la santé humaine. »
Mme Lemay est actuellement chercheuse postdoctorale dans le groupe d’Yves Brun, titulaire de la Chaire de recherche Canada 150 sur la biologie cellulaire bactérienne. Ses travaux sont financés par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG) du Canada ainsi que les Fonds de Recherche du Québec – Nature et Technologies (FRQNT), et portent sur les phages de Caulobacter crescentus, une bactérie qui a un cycle cellulaire complexe.
La chercheuse manifeste son enthousiasme à l’idée de mener son propre laboratoire de recherche au Canada afin de poursuivre ses travaux sur la biologie des phages en vue de trouver un adjuvant pouvant être utilisé pour contrer la crise sanitaire causée par la résistance aux antimicrobiens.
Passionnée par l’enseignement et la promotion de la science, Mme Lemay travaille auprès de plusieurs organismes. Par exemple, elle contribue actuellement à l’organisation de l’édition de 2022 du congrès BiSP, un rassemblement francophone de microbiologistes de partout au Canada, et est bénévole auprès de l’organisme Les Scientifines, qui a pour mission de promouvoir les sciences auprès des jeunes filles de milieux défavorisés.