22 novembre 2017
Three Indigenous students discussing homework at the Indigenous Centre.

Cet article d’opinion a paru dans le Regina Leader-Post le 22 novembre 2017

par Peter Stoicheff, recteur de University of Saskatchewan.

C’est un défi parce que les comportements attribuables à des années d’ignorance, de racisme, de négligence et de tort sont difficiles à reconnaître et à corriger. Et c’est une occasion parce que, en s’engageant et en faisant preuve de leadership, le Canada émergera plus uni, plus sain et plus inclusif que jamais.

Pour ce faire, plusieurs institutions devront changer, entre autres l’éducation à tous les niveaux, de la maternelle à la 12e année comme au niveau postsecondaire. Voilà ce qui est ressorti d’un forum national sur la réconciliation tenu à Winnipeg la semaine dernière et auquel participaient bon nombre de représentants de la University of Saskatchewan.

Lorsque la University of Saskatchewan a tenu le forum national sur la réconciliation il y a deux ans, le président de la Commission de vérité et réconciliation (CVR), Murray Sinclair, a déclaré « L’éducation est la clé de la réconciliation ». Si tel est le cas, il y a beaucoup à faire. Quelques chiffres : environ 27 pour cent de la population canadienne possède un diplôme universitaire, mais chez la population autochtone, c’est moins de 10 pour cent. Si l’accès à l’éducation témoigne de la justice d’une société, alors nous assistons à une injustice.

La University of Saskatchewan, qui a un bon bilan en matière de justice sociale depuis des décennies, est déterminée à accroître le nombre d’étudiants autochtones qu’elle accueille, appuie dans leur réussite et à qui elle décerne des diplômes. On y constate d’ailleurs une amélioration d’année en année.

Notre rôle dans le parcours du Canada vers la réconciliation ne se résume toutefois pas à accroître les taux d’obtention du diplôme et le nombre d’étudiants autochtones.

Nous avons, par exemple, un programme en langues autochtones, une chaire de recherche Cameco sur la santé publique des Autochtones, et un nouveau programme de droit menant à un grade offert au Nunavut. L’un de nos domaines emblématiques de recherche est, de fait, les peuples autochtones.

Nous augmentons le nombre d’Autochtones parmi les professeurs et les membres du personnel, et avons récemment créé un poste de haut niveau pour appuyer l’engagement auprès des autochtones. Nous avons inauguré le magnifique centre Gordon Oakes Red Bear comme lieu de rassemblement pour les étudiants de tous horizons, et avons incorporé des symboles autochtones aux édifices du campus.

Du contenu provenant de l’expérience et des façons de faire autochtones ont aussi été incorporés aux programmes d’études menant à un grade sur l’ensemble du campus — non pas pour remplacer le savoir occidental traditionnel, mais plutôt pour l’enrichir, offrir une alternative, reconnaître les apprentissages millénaires profondément ancrés ici depuis bien avant nous, et pour offrir à tous les étudiants une compréhension du monde éclairée et ultimement remplie de compassion. C’est ainsi que la University of Saskatchewan deviendra encore meilleure.

Nous devons tous aux Autochtones qui vivent ici depuis des milliers d’années une profonde gratitude de nous offrir la chance de profiter ne serait-ce que d’une partie de ce savoir. Peu de pays et peu d’universités ont cette chance.

La University of Saskatchewan bénéficie du travail assidu, de la patience et de la sagesse des anciens, des survivants des pensionnats autochtones, des chefs autochtones, ainsi que des dirigeants étudiants et des membres du corps professoral autochtones et non autochtones, qui croient au rôle important que nous pouvons jouer en matière de réconciliation.

Tous profitent des partenariats avec les organisations et les collectivités autochtones, et avec l’Office of the Treaty Commissioner, pour assurer la compréhension des traités qui se fondent sur l’éducation.

Et surtout, la University of Saskatchewan et la population de la Saskatchewan bénéficient d’administrateurs et d’enseignants de la maternelle à la 12e année qui travaillent fort pour concevoir et offrir un programme d’études soucieux de faire comprendre les traités et l’histoire autochtone, ainsi que la différence entre justice pour tous et justice pour quelques-uns. Alors, lorsque les diplômés du secondaire arrivent à l’Université, ils sont déjà bien préparés.

Un défi de cette ampleur suppose détermination et engagement. Il va bien au-delà de la réconciliation, et jusque dans la « réconcili-action ». Il faudra bien sûr du temps et un savant mélange de patience et d’impatience, mais il me vient à l’esprit l’énoncé du sénateur Sinclair qui disait : « Si nous nous entendons sur l’objectif de la réconciliation et si nous nous entendons pour travailler ensemble, ce que nous accomplissons aujourd’hui renforcera énormément le tissu social du Canada de demain ». En Saskatchewan, je le dis souvent, si ce n’est pas nous, alors qui? Si ce n’est pas maintenant, alors quand?

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