24 avril 2024
Pierre Cossette, recteur de l'Université de Sherbrooke

Cet article d’opinion a été publié dans Le journal de Montréal le 22 avril 2024.

La Journée de la Terre est un symbole qui nous appelle tous à l’action. Les 17 Objectifs de développement durable des Nations unies constituent une feuille de route en matière de progrès collectif. Ces objectifs sont malheureusement perçus comme difficilement accessibles par une partie significative de notre société, notamment les plus jeunes. Pourtant, plusieurs solutions existent déjà et l’enjeu consiste à passer à l’action à beaucoup plus grande échelle que ce qui est le cas actuellement. Les établissements universitaires peuvent constituer un excellent laboratoire pour démontrer l’impact des pratiques innovantes, donnant déjà des résultats et porteuses pour l’avenir.

À l’Université de Sherbrooke, une approche globale et intégrée de développement durable nous permet de démontrer que le développement durable peut se faire ici et maintenant. De nombreuses actions de réduction de l’empreinte carbone, de préservation de la biodiversité et de recherche et développement sur l’utilisation judicieuse et efficiente de l’énergie ont eu lieu et continuent de se déployer sur nos campus, grâce à notre communauté engagée. 

Plusieurs exemples concrets peuvent en témoigner. Depuis 2002, malgré une augmentation de près de 70 % de sa clientèle étudiante et de plus de 100 % de ses espaces, l’UdeS émet 77 % de moins de gaz à effet de serre. L’institution a également atteint la carboneutralité dès 2022 en compensant, par des crédits carbone certifiés, le solde décroissant des émissions nettes de ses activités. Depuis 2004, grâce à une entente avec la Société de transport de Sherbrooke, la communauté étudiante peut bénéficier du libre accès au transport en commun à Sherbrooke, favorisant la mobilité collective et des portions de déplacement actif.

Du côté de la recherche, nos expertises pour l’intégration des résidus de verre dans le béton ont permis d’établir de nouvelles normes qui permettraient une réduction considérable de l’empreinte carbone de ce matériau très énergivore à produire. La récupération de plus de 70 % de la chaleur émise par les serveurs de nos centres de calcul contribue à chauffer les bâtiments et l’intégration d’une gestion rationnelle de l’eau, par des boucles de chaleur, a permis de réduire de plus de 75 % l’utilisation d’eau sur nos campus.

Aussi, la désignation à venir de la Réserve naturelle universitaire du Parc-du-Mont-Bellevue, un site important de biodiversité en plein cœur de la ville de Sherbrooke et de notre campus, permettra de conserver cet écosystème et d’effectuer des projets de recherche au service de la population.

Il est important d’illustrer que le développement durable est possible et que des résultats sont accessibles dès maintenant.

Pour arriver à nos objectifs, il faut s’y attaquer systématiquement et d’intégrer le développement durable à l’ensemble de nos processus de gestion, allant de la construction à l’approvisionnement et à nos pratiques d’enseignement et de recherche.  D’ailleurs, l’intégration des objectifs de développement durable de façon pertinente dans tous les programmes diplômants de l’Université fait l’objet d’un chantier qui avance rapidement !

Nous sommes tous concitoyens de la même planète, nous pouvons passer à l’action dès maintenant. Les établissements universitaires peuvent et souhaitent être des partenaires de premier plan dans l’atteinte des objectifs du développement durable.

L’expérience de l’Université de Sherbrooke, qui a obtenu la plus haute note mondiale au classement STARS en 2023, en constitue un exemple éloquent.

Malgré tous ces progrès, il nous reste encore beaucoup à apprendre et à faire. Nous devons échanger et mettre en commun toutes ces bonnes pratiques et mettre à l’échelle les initiatives porteuses. Nous devons, et pouvons, augmenter considérablement la cadence afin d’atteindre ces objectifs, incontournables pour l’avenir.