Cet article d’opinion a paru dans The Hill Times le 9 avril 2017
par Ute Kothe, Maura Hanrahan et Mike Mahon
Nous nous tournons tous vers l’innovation pour stimuler la croissance économique et créer des emplois au Canada. Mais pour atteindre nos objectifs, c’est vers l’innovation inclusive qu’il faut se tourner; l’innovation qui se fait en éliminant les obstacles à l’inclusion et en faisant progresser de nouvelles idées et des solutions provenant de toutes les tranches de la population.
Ainsi, puisque c’est la recherche qui alimente l’innovation, le Canada doit commencer par se doter d’un écosystème de recherche inclusif.
Avec le budget de 2018, le gouvernement du Canada a fait des progrès importants dans cette direction en accordant des investissements sans précédent à la recherche fondamentale qui accorde de l’importance à l’avancement des femmes en science, appuie les jeunes chercheurs et fait appel aux savoirs et à la recherche autochtones.
Il ne s’agit pas d’opposer diversité à excellence. Il s’agit de garantir l’excellence. Pour obtenir les meilleurs résultats en recherche et en innovation, nous devrons donner à chacun la possibilité d’atteindre son plein potentiel.
Des découvertes marquantes sont faites et des solutions percutantes sont trouvées lorsque des idées, des expériences et des points de vue différents entrent en jeu pour résoudre un problème. Voilà où les universités excellent. Réunir des gens et des idées de diverses origines pour créer et transmettre le savoir fait partie de la mission universitaire. Qui d’autre que les universités peut faire office de chef de file en matière de diversité, d’équité et d’inclusion?
En octobre dernier, les universités canadiennes se sont engagées à faire progresser l’équité, la diversité et l’inclusion sur les campus et dans la société en adoptant sept Principes d’excellence en matière d’inclusion. Reconnaissant l’importance de mesurer et de diffuser les progrès accomplis à cet égard, elles ont aussi approuvé un plan d’action quinquennal afin de faire le suivi de leurs progrès. Les investissements consentis à la recherche inclusive dans le budget de 2018 aideront les universités à atteindre ces objectifs.
Au cours de la dernière année, le milieu canadien de la recherche s’est mobilisé et a travaillé de concert à promouvoir des réinvestissements transformateurs dans l’écosystème de recherche. Au sein de l’économie du savoir de plus en plus concurrentielle, le Canada ne peut se permettre d’abandonner une génération de jeunes chercheurs. Et nous ne pouvons laisser des obstacles nuire aux travaux des femmes en science, à la recherche dirigée par des autochtones et aux jeunes chercheurs en début de carrière.
Le gouvernement a bien entendu ce message, et il l’a appuyé.
Le budget de 2018 investira 925 millions de dollars de plus sur cinq ans dans les trois organismes subventionnaires fédéraux de la recherche afin d’appuyer la recherche fondamentale qui touche la vie quotidienne des Canadiens, comme la médecine, les changements climatiques et les transports en commun.
Par ailleurs, 3,8 millions de dollars aideront à trouver de nouvelles façons de mener de la recherche avec les collectivités autochtones, notamment des stratégies pour renforcer la capacité des collectivités autochtones à effectuer de la recherche et à établir des partenariats avec le milieu élargi de la recherche.
La University of Lethbridge a d’importantes relations avec les collectivités autochtones, en partie en raison de sa proximité avec les Premières Nations Pikanii et Kainai, et du fait que l’Université est sise sur un territoire traditionnel Pieds-Noirs. Nous accueillons donc favorablement le financement accordé dans le budget de 2018 pour faire progresser les travaux des chercheurs autochtones et appuyer un meilleur échange de savoirs et de sciences entre les universités et les collectivités autochtones.
Les universités ont un rôle clé à jouer pour permettre aux Autochtones de réaliser leur plein potentiel en recherche. L’enseignement supérieur au Canada sera renforcé par l’apport et les conseils des universitaires, des chercheurs, des innovateurs et des collectivités autochtones.
À la University of Lethbridge par exemple, Leroy Little Bear, membre du corps professoral, a fait la une des journaux nationaux pour avoir agi comme conseiller dans la relocalisation d’un troupeau de 16 bisons (composé principalement de femelles de deux ans en gestation) du parc national de Elk Island au secteur de la Panther Valley à Banff. L’idée était venue 13 ans plus tôt lorsqu’un étudiant aux cycles supérieurs avait rencontré des aînés et eu des conversations à propos des bisons.
En plus des avantages pour la société, les universités elles-mêmes se trouvent renforcées lorsque nous favorisons des campus diversifiés, équitables et inclusifs. Nos universités livrent concurrence à l’échelle mondiale, et si nos campus sont accueillants et inclusifs, il nous sera plus facile d’attirer le talent et la créativité provenant de partout dans le monde.
Nous avons la responsabilité de faire progresser l’inclusion, la diversité et l’équité au Canada. Ce faisant, nous améliorons les chances de réussite de nos collectivités, de nos entreprises, de nos établissements d’enseignement et de notre société; un avantage concurrentiel que nous ne pouvons laisser passer.
Maura Hanrahan est présidente du comité de la recherche du conseil d’administration, et professeure agrégée en études autochtones à la University of Lethbridge. Ute Kothe est professeure agrégée en biochimie au même établissement et préside le comité de la recherche stratégique d’Alberta Innovates. Mike Mahon est recteur de la University of Lethbridge et président du conseil d’administration d’Universités Canada.