Avancer le leadership national de la recherche et de l’innovation

24 février 2014
Headshot of Paul Davidson, president, Universities Canada

La version originale de cet article d’opinion a paru dans Research Money le 24 février 2014.

Par Paul Davidson, président-directeur général de l’Association des universités et collèges du Canada

Grâce à une nouvelle initiative audacieuse en recherche et innovation, le budget de 2014 a signalé au monde entier que le Canada se prépare à faire d’immenses progrès sur la scène internationale. Pour le milieu de la recherche au pays, c’est un tournant qui porte sur les « opportunités ».

Le fonds Apogée Canada pour l’excellence en recherche annoncé, conjugué au plus important soutien accordé aux organismes subventionnaires en 10 ans, représente un investissement catalyseur.

Le budget reconnaît la nature même de la recherche. Contrairement aux mesures budgétaires gouvernementales normalement proposées pour des périodes de deux ans ou moins, il est cette fois possible de planifier pour l’avenir, d’assurer le suivi de projets de recherche déjà entamés, et de mise sur les connaissances établies ou à venir. En effet, et le financement accru et durable accordé aux organismes subventionnaires et au Programme des coûts indirects en recherche témoignent de la confiance et procurent viabilité et prévisibilité

Le nouveau fonds Apogée Canada reconnaît que l’excellence en recherche s’effectue dans les universités de toutes les tailles et de toutes les régions du Canada. Les recteurs réclamaient un programme ouvert, concurrentiel et évalué par les pairs; cette initiative répond à leur demande. Toutes les universités peuvent être dans la course, peu importe leur taille ou leur emplacement. Le degré d’excellence, les connaissances et le talent qui seront mis à contribution en recherche et en innovation seront les facteurs déterminants. Les professeurs, les étudiants et les collectivités de partout au Canada en profiteront.

En outre, le fonds Apogée Canada met en valeur l’importance de la collaboration internationale. Il repose sur l’idée que le Canada doit pouvoir s’appuyer sur un système de recherche de calibre mondial pour bâtir une économie dynamique, novatrice et concurrentielle. Dans le village global, la collaboration est une force motrice. En se hissant au rang de chef de file, le Canada pourra continuer de créer des partenariats internationaux et de tirer profit des partenariats existants.

La nouvelle génération de professeurs et de chercheurs a préparé le terrain. Bon nombre d’entre eux ont étudié à l’étranger et collaborent toujours avec des collègues de partout dans le monde. Leur perspective est d’envergure internationale, et ils sont deux fois plus nombreux que les autres à corédiger des articles avec des collègues de l’étranger, ce qui en fait les chercheurs les plus axés sur la collaboration. En fait, les chercheurs parmi les plus cités dans le monde considèrent leurs homologues canadiens comme des chefs de file en matière d’originalité, de rigueur et de retombées dans leurs domaines de recherche.

Le nouveau fonds Apogée Canada permettra de poursuivre dans cette voie où les possibilités sont multiples. L’an dernier, l’Association des universités et collèges du Canada (AUCC) et l’Association of University Heads (Israël) ont convenu de collaborer à l’internationalisation de l’enseignement supérieur et de favoriser la multiplication des partenariats en recherche entre les universités canadiennes et israéliennes. Une mission sans précédent de recteurs au Brésil – une nation qui stimule la prospérité en investissant massivement en recherche et en innovation – a favorisé la création de 75 nouveaux programmes de partenariats et de bourses d’études. En novembre 2010, une autre mission organisée par l’AUCC, cette fois en Inde, a fait connaître le système d’enseignement supérieur canadien et permis de créer des liens qui continuent de renforcer la collaboration en matière d’enseignement et de recherche.

Ces relations seront davantage approfondies lors de la visite officielle en Inde de Son Excellence, le très honorable David Johnson, que j’accompagnerai lors de visites d’universités, de rencontres avec des innovateurs et des entrepreneurs et de discussions pour tenter de trouver des solutions à des problèmes mondiaux lors d’une table ronde sur l’innovation qui se tiendra à New Delhi.

Le Canada est un précurseur dans la création de liens internationaux, et les universités en tirent profit dans le cadre de leurs travaux. Le Canada a protégé les investissements en recherche lors du ralentissement économique. Les universités ont réussi à contrer l’exode des cerveaux et à attirer les meilleurs professeurs, étudiants et chercheurs postdoctoraux. Les nouveaux investissements permettront d’accroître le rythme et de maintenir notre avantage.

Lorsque le programme sera mis en œuvre, les universités disposeront de ressources pour améliorer leur rendement dans trois domaines clés : l’excellence à l’échelle internationale, le talent et l’application des connaissances. Le financement du fonds Apogée Canada fera du Canada une destination de choix et un pays d’accueil pour les innovateurs et les chercheurs de talent, ainsi qu’un lieu de découverte. Il procurera la souplesse et le financement dont les universités ont besoin pour participer à l’innovation et pour saisir les occasions de créer des partenariats lucratifs dans des domaines précis. Le potentiel de créer des grappes d’excellence en recherche dans des domaines d’expertise est énorme.

Ce nouvel investissement ira bien au-delà de la réussite universitaire. Il renforcera les capacités du Canada à attirer et à retenir les meilleurs chercheurs canadiens et étrangers, ce qui permettra de remédier à la pénurie de main-d’œuvre hautement qualifiée. Il sera mieux en mesure de stimuler la réalisation de découvertes révolutionnaires et de faire des universités canadiennes des partenaires de choix pour les meilleurs établissements de recherche au monde. Les universités pourront créer des liens avec des entreprises prêtes à adapter et à utiliser leurs découvertes, de manière à permettre à ces entreprises d’être plus concurrentielles à l’échelle internationale.

Les universités tissent actuellement de tels liens. Elles concluent déjà chaque année des contrats de recherche totalisant près de un milliard de dollars avec le secteur privé, fournissant la « matière intellectuelle brute » qui stimule l’innovation et favorise la prospérité.

Les universités effectuent encore davantage de recherche (pour plus de un milliard de dollars annuellement pour des groupes communautaires et à but non lucratif), principalement dans le domaine de la santé. On peut imaginer tout ce qu’elles pourront accomplir, fortes de ce financement stable, fiable et prévisible.

Nous profiterons tous des résultats. Et pour le Canada, il s’agit d’une étape charnière.

Nous sommes absolument prêts pour cet audacieux investissement. La moitié du corps professoral dans les universités canadiennes est entré en fonction au cours de la dernière décennie. Avec leurs collègues chevronnés, ils contribuent déjà largement et sont prêts à faire encore davantage. Le nombre d’étudiants aux cycles supérieurs a aussi connu une croissance de près de 90 pour cent depuis 2000.

Cette main-d’œuvre, combinée à une stabilité financière, procurera aux universités canadiennes la souplesse dont elles ont besoin pour poursuivre leurs objectifs, réaliser leurs missions et atteindre leur plein potentiel.

Inspiré par la recherche et l’innovation de qualité, le Canada ne pourra que connaître le succès.

This site is registered on wpml.org as a development site. Switch to a production site key to remove this banner.