Une nouvelle voie vers le leadership international en recherche et innovation

29 mars 2016
Headshot of Paul Davidson, president of Universities Canada

Lettre d’opinion parue dans le Canadian Science Policy Centre le 29 mars 2016.

par Paul Davidson, président-directeur général, Universités Canada

Le 22 mars était une bonne journée pour l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation au Canada.

Le gouvernement canadien a décrit les universités, les collèges et les autres établissements de recherche du Canada comme des « catalyseurs de découvertes ». Il a présenté un budget promettant deux milliards de dollars sur trois ans pour financer des projets d’infrastructure dans les établissements d’enseignement postsecondaire, 800 millions sur quatre ans pour créer et soutenir des grappes d’innovation dans le cadre du programme d’innovation et le plus important investissement dans les organismes subventionnaires de recherche depuis plus d’une décennie.

Le gouvernement est déterminé à remédier à la baisse des investissements dans la recherche fondamentale des dix dernières années. Alors que d’autres pays augmentaient le soutien à la recherche dans le milieu de l’enseignement supérieur, les Instituts de recherche en santé du Canada, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et le Conseil de recherches en sciences humaines voyaient le leur chuter de sept pour cent. Résultat : le Canada est passé du troisième au huitième rang dans le classement des pays de l’OCDE pour les activités de recherche (pourcentage du PIB consacré à la recherche-développement dans le secteur de l’enseignement supérieur).

Le budget de 2016 accorde 95 millions de dollars par année de plus aux organismes subventionnaires. Ces fonds iront aux budgets de base, ne seront pas ciblés et seront récurrents. Quel incroyable exemple de confiance envers la recherche axée sur la découverte. Nouvellement annoncé, le fonds d’investissement stratégique de deux milliards de dollars pour les établissements postsecondaires soutiendra des projets d’infrastructure permettant aux étudiants et aux chercheurs de travailler dans un environnement du XXIe siècle. L’ajout de 800 millions de dollars sur quatre ans pour appuyer les réseaux et les grappes d’innovation augmentera d’autant plus la portée et l’incidence de l’innovation au Canada en reliant les personnes et les idées.

Cet investissement en matière de recherche et d’innovation permettra à un nombre accru de Canadiens de poursuivre leurs travaux de recherche, d’exprimer leur créativité et de contribuer à bâtir une société novatrice.

Le budget témoigne de la confiance qu’accorde le gouvernement aux chercheurs canadiens. D’ailleurs, même si le Canada abrite moins de 0,5 pour cent de la population mondiale, il produit 4,1 pour cent des articles scientifiques et près de cinq pour cent des articles les plus fréquemment cités dans le monde. Les chercheurs universitaires ont fait pour plus de 12 milliards de dollars de recherche-développement en 2014, soit 40 pour cent du total national. Les parcs universitaires axés sur la recherche et la technologie accueillent près de 1 500 laboratoires gouvernementaux et privés, emploient environ 65 000 personnes et contribuent à hauteur de 4,3 milliards de dollars au PIB. Chaque année, les chercheurs universitaires effectuent pour près d’un milliard de dollars en recherche pour des entreprises, ce qui contribue à renforcer leur avantage concurrentiel.

Nous attendons avec impatience le prochain examen de l’écosystème de recherche du Canada par le gouvernement fédéral. Ce sera une occasion de réfléchir sur ce qui fonctionne depuis la fin des années 1990, moment où les premiers investissements historiques ont été faits, de définir les lacunes et de déterminer comment le Canada doit redevenir un chef de file mondial en matière de recherche et d’innovation. Le nouveau programme d’innovation est aussi crucial, car le ministre Bain a entrepris de définir une voie qui nous permettra d’exploiter nos forces et de renouveler nos ambitions.

Il est également important pour tous ceux qui participent à la recherche et à la production du savoir de reconnaître — et d’aider les autres à reconnaître — que l’innovation n’est pas uniquement l’apanage des « sciences exactes ». Dans un monde de plus en plus complexe et interrelié, la perspective qu’apportent les sciences humaines sera tout aussi importante dans notre processus décisionnel, le type d’économie que nous aurons et la façon dont nous vivrons.

Nous ne devons pas oublier que derrière la découverte et l’innovation se trouvent des gens. Les changements à l’aide financière aux étudiants feront de l’éducation postsecondaire un objectif atteignable pour les familles canadiennes, particulièrement pour les étudiants provenant de familles à faible ou à moyen revenu. Ils contribueront à créer les réseaux de talent du Canada et à garantir que nos étudiants aient les compétences nécessaires pour livrer concurrence dans l’économie du savoir du XXIe siècle.

Nous préparons la prochaine génération d’explorateurs intellectuels, et le budget crée de nouvelles possibilités. En accordant un premier montant de 73 millions de dollars sur quatre ans à l’initiative de partenariats entre l’industrie et les établissements d’éducation postsecondaire en matière de stages coopératifs, il crée de nouvelles places en programme coopératif et incite le secteur privé à donner aux étudiants des occasions de mettre leurs connaissances en pratique.

Le budget de 2016 est un bon départ. Il faudra des investissements soutenus à long terme pour que le Canada redevienne un chef de file mondial en matière d’enseignement supérieur, de recherche et d’innovation. Comme le premier ministre Trudeau l’a dit en s’adressant aux recteurs canadiens immédiatement après les élections de l’automne dernier, le gouvernement ne peut y arriver seul. Ensemble, nous devons générer de nouvelles idées et définir de nouvelles façons de nous engager, de collaborer et d’accélérer l’innovation. Les universités et autres établissements d’enseignement, les organismes de recherche et le secteur privé ont aussi un rôle à jouer dans le renouvellement de l’économie.

Le budget de 2016 témoigne de la confiance du gouvernement à l’égard de la capacité du milieu de l’enseignement et de la recherche à découvrir et à envisager de nouvelles possibilités pour l’avenir du Canada. Nous devons saisir l’occasion avec une détermination absolue et montrer — comme nous l’avons déjà fait — que nous méritons cette confiance et que ces investissements nous permettent d’accéder à une société inclusive et novatrice.

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