Un budget favorable au financement de la recherche et de l’infrastructure

29 mars 2016
Franco Vaccarino, president of the University of Guelph

Lettre d’opinion parue dans le Waterloo Record le 29 mars 2016.

par Franco Vaccarino, recteur, University of Guelph

À l’instar des gouvernements, les universités doivent constamment regarder vers l’avenir. Elles doivent comme eux répondre aux besoins de la société d’aujourd’hui tout en demeurant attentives aux enjeux et aux possibilités qui se dessinent.

L’équilibre est difficile à établir. Pourtant, le nouveau gouvernement fédéral y est parvenu avec son tout premier budget, qui vise à répondre aux besoins immédiats du pays par des mesures de relance tout en tenant compte des besoins à long terme du Canada.

Le gouvernement considère les universités comme des partenaires capables de l’aider à relever ce double défi.

À l’occasion du dépôt de son premier budget, le ministre des Finances, Bill Morneau, a déclaré : « Nous croyons que les entreprises, les établissements d’enseignement postsecondaire, les gouvernements et les autres intervenants peuvent collaborer afin d’accélérer la croissance économique. »

L’investissement annoncé au profit de l’éducation postsecondaire est suffisamment important pour avoir un véritable impact. Le gouvernement a en effet décidé de consacrer deux milliards de dollars sur trois ans à un nouveau fonds d’investissement stratégique pour les établissements postsecondaires, reconnaissant ainsi la contribution des universités à la prospérité et à l’amélioration de la qualité de vie de tous les Canadiens.

Le gouvernement a également décidé de modifier le financement de la recherche et de l’innovation canadiennes en augmentant de 95 millions de dollars, dès 2016-2017, les budgets annuels des organismes subventionnaires de la recherche. Il s’agit de la plus importante hausse du financement de la recherche axée sur la découverte depuis plus d’une décennie. Cet investissement est particulièrement le bienvenu. Le budget de 2016 va dans le bon sens pour permettre au Canada de retrouver des niveaux de financement de la recherche concurrentiels à l’échelle internationale.

Autre mesure destinée à stimuler l’économie : 800 millions de dollars seront consacrés aux réseaux et aux grappes d’innovation, qui font office de passerelles entre les producteurs de savoir, comme les universités, et les utilisateurs de ce savoir, dont les entreprises. Il s’agit d’un investissement stratégique important dans l’écosystème d’innovation canadien.

Tous ces investissements sont rassurants. Ils montrent que le gouvernement est conscient du fait que l’innovation n’est pas le fruit du hasard. Il faut semer dès à présent les bonnes graines pour récolter plus tard les retombées économiques et sociétales attendues.

Pourquoi les universités sont-elles appelées à contribuer de manière importante à l’atteinte des objectifs de l’actuel gouvernement pour le Canada? Parce que, comme elles l’ont démontré, elles sont des partenaires capables de stimuler l’économie à court terme tout en générant des retombées bénéfiques à long terme par l’éducation, la recherche et l’innovation.

En 2009, lorsque des investissements dans l’infrastructure s’imposaient pour relancer l’économie, les universités canadiennes ont agi avec célérité et stratégie.

Par exemple, un investissement de 33 millions de dollars a permis à la University of Guelph de procéder à la remise à neuf d’un immeuble cinquantenaire pour en faire un centre d’enseignement et de recherche qui est aujourd’hui un centre d’activités dynamique pour la School of Environmental Sciences de l’établissement. En plus de stimuler l’activité économique locale, cet investissement a permis aux chercheurs de disposer d’un immeuble rénové de plus de 12 075 mètres carrés pour leurs travaux d’innovation et de technologies vertes axés sur la qualité de l’air, de l’eau et des sols. La remise à neuf de l’immeuble a également permis à la University of Guelph de réduire ses frais d’entretien différé, ainsi que d’accroître son efficacité énergétique en remplaçant ses constructions temporaires ou ses serres plus anciennes.

La University of Guelph est de nouveau prête à investir dans des travaux d’infrastructure au profit de sa collectivité et du Canada. Elle se réjouit de son partenariat avec le gouvernement, qui lui permet d’accentuer l’efficacité énergétique de son campus et la qualité des lieux d’apprentissage proposés à ses étudiants.

Les investissements au profit de l’infrastructure utile aux étudiants, aux chercheurs et aux innovateurs sont essentiels à la prospérité future du Canada.

Le gouvernement fédéral a insufflé une dynamique nouvelle au débat pancanadien sur l’éducation, la recherche et l’innovation. Son premier budget constitue un pas important, un passage de la parole aux actes visant la réalisation de sa vision à long terme au profit de la prospérité et de la qualité de vie de tous les Canadiens.

Même si le gouvernement ne procède pas lui-même à des découvertes ou à des inventions, ni même à leur valorisation, il peut mettre en place les conditions qui les rendent possibles, entre autres au sein des universités canadiennes.

Le budget de 2016 est porteur de possibilités. C’est à nous tous, étudiants, chercheurs, dirigeants de collectivités et entreprises, qu’il incombe de saisir ces possibilités avec dynamisme et enthousiasme pour l’avenir.

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