Le texte d’opinion suivant a été publié dans Embassy le 10 septembre 2014.
Par l’honorable Perrin Beatty, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Canada et Paul Davidson, président-directeur général d’Universités Canada
En raison de ses multiples interconnexions, le milieu mondial des affaires a besoin d’être bien étudié. Il est de plus en plus important pour l’économie canadienne de comprendre les nuances en matière de commerce international, de politiques, de cultures et de langues. Qu’il s’agisse de lancer un nouveau produit, d’analyser les modèles commerciaux ou d’explorer des modèles de licence, le besoin en diplômés des établissements d’enseignement supérieur possédant une ouverture sur le monde n’a jamais été aussi grand.
On trouve de plus en plus de ces diplômés au Canada. En outre, dans la stratégie du gouvernement fédéral en matière d’éducation internationale, on observe un engagement ferme à internationaliser davantage la formation des étudiants canadiens et à recruter de plus en plus d’étudiants à l’étranger pour répondre aux besoins du Canada. Cette stratégie a le potentiel de renforcer la compétitivité du Canada dans la course au talent tout en améliorant les liens établis avec le reste du monde.
Premier plan complet du genre, la Stratégie du Canada en matière d’éducation internationale est conçue pour appuyer la réputation d’excellence du Canada en enseignement supérieur et en recherche. Elle a pour objectif de doubler le nombre d’étudiants étrangers au Canada d’ici 2022, et dresse un plan pour améliorer l’image de marque du Canada à l’étranger, particulièrement dans six marchés prioritaires : le Brésil, l’Inde, la Chine, le Vietnam, le Mexique et le Moyen-Orient/l’Afrique du Nord (y compris la Turquie).
L’Association des universités et collèges du Canada (AUCC) et la Chambre de commerce du Canada ont accueilli la stratégie comme une avancée positive pour accroître la capacité d’innovation du Canada dans l’économie mondiale actuelle hautement compétitive. Au moment d’élaborer et de mettre en œuvre les meilleurs mécanismes qui soient pour obtenir des résultats significatifs, les deux organisations souhaitent y contribuer par leurs témoignages et leur expertise.
L’importance de l’éducation internationale est de plus en plus reconnue. Citoyens d’un pays jeune, peuplé grâce à l’immigration, les Canadiens savent que les portes s’ouvrent facilement lorsque les collectivités s’entendent, et que cette entente est favorisée par une population active éduquée, possédant une ouverture sur le monde et une expérience internationale. La nouvelle stratégie commerciale mondiale du gouvernement fédéral, le Plan d’action sur les marchés mondiaux, le reconnaît en ciblant comme secteur prioritaire l’éducation, et en se fixant pour objectif le recrutement de talent.
Les étudiants qui choisissent aujourd’hui de poursuivre leur formation au-delà de nos frontières ont un esprit ouvert et connaissent le potentiel que recèle le monde. Comme diplômés et nouveaux employés, ils sauront ce que représente travailler dans un autre pays.
Loin d’être un luxe, il importe aux entreprises que les étudiants possèdent une certaine expérience internationale et une sensibilisation interculturelle qui ne s’acquiert pas dans les livres, et qu’ils puissent s’exprimer dans la langue des affaires des marchés étrangers émergents.
Envoyer des étudiants canadiens à l’étranger représente un côté de la médaille. De l’autre, il faut ouvrir nos portes et accueillir des étudiants de l’étranger. Au-delà de l’expérience et des points de vue qu’ils apportent au Canada, ces étudiants peuvent être une source de talent pour les futurs besoins du marché du travail canadien et aider à combler la pénurie de main-d’œuvre qualifiée et la faible croissance de la population active.
La recherche internationale est un aspect tout aussi valable de la stratégie. Elle favorise les partenariats qui permettent aux meilleurs chercheurs canadiens de collaborer avec les plus grands esprits de ce monde, et attire le talent de l’étranger. Doté d’un nouveau financement pour la recherche internationale, le fonds d’excellence en recherche Apogée Canada reconnaît de manière concrète le lien entre une économie canadienne dynamique, novatrice et concurrentielle et un système de recherche de calibre mondial qui vise toujours plus haut.
Sur la scène internationale, nos universités retiennent l’attention dans de nombreux domaines qui vont de l’innovation en nanotechnologie à la compréhension du génome humain. Cette attention est bien méritée, car les membres du corps professoral canadien sont parmi les chercheurs qui collaborent le plus au monde.
Au moment de mettre au point les détails qui rendront la stratégie aussi efficace que possible, les représentants de toutes les parties (gouvernements, entreprises et éducation) doivent s’entendre. Il est temps d’aller de l’avant avec la Stratégie du Canada en matière d’éducation internationale. Et il est temps de bien faire les choses. Autrement, nous devrons faire face à de graves conséquences. L’économie mondiale est concurrentielle; nous ne pouvons nous laisser distancer.
À titre de représentants des entreprises et des universités, nous soutenons des membres et des objectifs qui sont propres à chaque secteur, mais aujourd’hui nous joignons nos forces comme représentants du Canada. Qu’il soit question de s’unir pour effectuer une mission commerciale ou pour collaborer avec les gouvernements, notre désir commun de maintenir la prospérité et la compétitivité du Canada élargit nos perspectives. Nous voulons que les diplômés des établissements d’enseignement supérieur possèdent les compétences mondiales qui seront essentielles pour réussir dans un monde en rapide évolution, et la stratégie internationale en matière d’éducation nous aidera à y parvenir.
Il est temps pour le Canada d’investir afin que la vision proposée par la Stratégie du Canada en matière d’éducation internationale devienne une réalité. À titre de partenaires de l’éducation et des affaires, nous sommes partants.
Paul Davidson est président-directeur général de l’Association des universités et collèges du Canada et Perrin Beatty est président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Canada.