Le très honorable Justin Trudeau, C.P., député
Premier Ministre du Canada
80, rue Wellington
Ottawa (Ontario)
K1A 0A2
Monsieur le Premier Ministre,
Au nom des universités canadiennes, je vous écris pour vous faire part de la profonde déception du milieu universitaire quant au manque d’investissements dans la recherche, l’éducation internationale et la santé mentale des étudiantes et des étudiants dans le budget fédéral qui a été déposé cette semaine.
En cette période d’incertitude économique, les universités canadiennes forment les personnes et font naître les idées qui seront essentielles à la prospérité future du pays, et trouvent des solutions aux plus grands défis de notre époque. D’ailleurs, selon un sondage mené récemment par Nanos, les universités et les collèges canadiennes comptent parmi les entités qui contribuent le plus à faire du Canada un pays meilleur. Votre gouvernement a énoncé sa vision d’une économie propre pour l’avenir, mais il n’a pas su reconnaître le rôle que doivent jouer les universités pour assurer la réussite de ce projet, alors qu’elles forment les talents afin de faire croître de nouveaux secteurs de l’économie et donnent lieu à des découvertes qui mèneront à des innovations écologiques dans l’industrie canadienne.
Bien que le budget déposé cette semaine ait été comparé à la politique industrielle écologique des États-Unis, il ne tient aucunement compte des investissements révolutionnaires dans la recherche fondamentale consentis par les États-Unis et d’autres pays concurrents.
Le rapport final du Comité consultatif sur le système fédéral de soutien à la recherche, que votre gouvernement a lui-même mis sur pied, reconnaît que le Canada prend du retard par rapport à ses concurrents en ce qui concerne le soutien à la recherche, et recommande au gouvernement d’accroître le financement de la recherche et des bourses d’études pour les étudiantes et étudiants aux cycles supérieurs. Le Canada doit passer à l’action et mettre en oeuvre ces recommandations, à défaut de quoi il sortira perdant de la course mondiale aux talents et ratera les occasions d’innovations découlant de la recherche fondamentale.
Par ailleurs, les délais de traitement des demandes de permis de travail et d’études continuent de ternir l’excellente réputation du pays comme une destination de choix pour les étudiantes et étudiants et les membres du corps professoral provenant de l’étranger. Malgré cela, le budget déposé cette semaine ne consent aucun nouvel investissement dans le système d’immigration canadien pour régler ce problème. L’éducation internationale injecte plus de 22 milliards de dollars dans l’économie canadienne et contribue à attirer les meilleurs talents pour étudier ou travailler au pays. Le manque de financement à l’égard du système d’immigration canadien en difficulté compromet ce secteur de l’économie et témoigne d’un manque de vision.
À défaut de réaliser des investissements considérables maintenant, l’avenir du Canada sera compromis. Les pays concurrents investissent massivement pour attirer et retenir les meilleurs talents, et ce budget indique clairement que le Canada ne le fait pas.
Le temps presse pour fournir du soutien direct à une cohorte d’étudiantes et d’étudiants dont la santé mentale et le bien-être ont été durement affectés par la pandémie. Toutefois dans le budget qu’il a déposé cette semaine, votre gouvernement n’a pas tenu sa promesse de créer un fonds de 500 millions de dollars au profit de la santé mentale des étudiantes et étudiants. Les universités canadiennes exhortent votre gouvernement à agir rapidement pour offrir ce soutien urgent.
Il s’agit d’un moment critique pour le Canada, et le gouvernement a raté l’occasion de réaliser des investissements pour assurer la prospérité future du pays. Tout au long de la pandémie, les universités canadiennes ont continué de s’acquitter de leur mission en servant les étudiantes et étudiants, en effectuer des travaux de recherche et en agissant à titre de catalyseurs et de stabilisateurs au sein de leurs collectivités. Elles sont des partenaires essentielles pour favoriser le renouvellement économique et social du pays.
Le milieu universitaire se réjouit à l’idée de collaborer avec vous, les membres de votre cabinet et l’ensemble des parlementaires pour veiller à ce que le Canada réalise son plein potentiel.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de ma très haute considération.
Paul Davidson
Président-directeur général
c. c. L’hon. Pierre Poilievre, C.P., député, chef de l’opposition officielle
Yves-François Blanchet, député, chef du Bloc Québécois
Jagmeet Singh, député, chef du Nouveau Parti démocratique