Le très honorable Justin Trudeau, C.P., député
Premier ministre du Canada
Bureau du premier ministre
80, rue Wellington
Ottawa (ON) K1A 0A2
L’honorable Chrystia Freeland, C.P., députée
Vice-première ministre du Canada et ministre des Finances
Bureau de la vice-première ministre
80, rue Wellington
Ottawa (ON) K1A 0A2
Monsieur le Premier Ministre, Madame la Vice-Première Ministre,
À titre d’organisations faisant de la promotion d’intérêts en matière de recherche, nous représentons des établissements postsecondaires, des hôpitaux de recherche, de grandes entreprises du domaine des sciences de la vie, des chercheuses et chercheurs travaillant dans des universités et des hôpitaux, des membres du corps professoral, des organismes caritatifs du domaine de la santé, des leaders de la population étudiante, des étudiantes et étudiants aux cycles supérieurs et au postdoctorat ainsi que des chercheuses et chercheurs en début de carrière de partout au Canada. Nous croyons profondément à l’importance d’un écosystème de recherche et d’innovation sain et dynamique pour former des esprits brillants et talentueux et fournir au Canada les idées et le savoir dont il a besoin pour bâtir un avenir durable, inclusif et prospère pour l’ensemble de la population. Les réalisations considérables qui ont été rendues possibles grâce aux investissements des anciens gouvernements fédéraux en science et en recherche sont une source de fierté.
Toutefois, au cours des dernières années, la concurrence mondiale s’est intensifiée et le Canada a pris du retard par rapport aux pays comparables. Le moment est critique pour vous demander de consacrer d’importants nouveaux investissements en recherche et rectifier la situation. Des pays comme les États-Unis, l’Allemagne et le Japon se sont engagés à accorder d’importantes nouvelles sommes pour faire de la recherche un élément central de leur stratégie industrielle et la solution à des problèmes allant des changements climatiques aux futures pandémies.
En comparaison, le financement canadien de la recherche stagne alors que le pays a besoin plus que jamais de nouvelles idées et de talents hautement qualifiés pour relever les défis qui se présentent. En valeur réelle, les niveaux de financement sont en train de décliner et atteindront de bas records au cours des prochaines années si le gouvernement ne passe pas immédiatement à l’action.
Le Canada doit faire preuve d’une ambition semblable à celle des pays comparables et se doter sans tarder d’un programme ambitieux visant l’excellence en recherche. Il est temps pour le pays de consentir des investissements à la hauteur des efforts déployés par les pays concurrents qui financent massivement la recherche, et qui lui permettront d’attirer les meilleurs talents et les investissements étrangers dont il a besoin pour s’assurer un avenir prospère et productif.
À défaut de prendre de telles mesures, le pays pourrait faire face à un exode des meilleurs talents. La stagnation du financement fédéral de la recherche et le taux d’inflation élevé nuisent à la capacité de l’écosystème canadien de recherche et d’innovation à obtenir des investissements étrangers ainsi qu’à attirer, à retenir et à former les talents hautement qualifiés. De plus, lorsqu’ils sont consentis en tenant compte de facteurs liés à l’équité, la diversité et l’inclusion, les investissements au profit des chercheuses et chercheurs en début de carrière peuvent permettre à cette main-d’œuvre diversifiée aux points de vue variés de trouver et de mettre en œuvre des solutions efficaces et novatrices aux plus grands problèmes du Canada.
La vitalité de l’écosystème de recherche et d’innovation dépend du renouvellement du financement de base des organismes subventionnaires fédéraux et de l’investissement de sommes concurrentielles en recherche par le biais des bourses d’études supérieures et de recherche postdoctorale. Le renouvellement du financement des organismes subventionnaires est essentiel pour que le Canada demeure une destination d’études et de travail attrayante pour les étudiantes et étudiants aux cycles supérieurs et au postdoctorat ainsi que pour les chercheuses et chercheurs en début de carrière, et pour que l’industrie et les gens d’affaires veuillent y investir et y développer des innovations. Un financement ambitieux signalera aux équipes de recherche qu’elles peuvent y poursuivent leurs projets et leurs innovations en disposant des fonds nécessaires.
De surcroît, un réinvestissement massif en recherche correspondrait aux recommandations du rapport du Comité consultatif sur le système fédéral de soutien à la recherche, mieux connu sous le nom du rapport Bouchard. Tout comme le Comité, notre coalition est d’avis qu’un réinvestissement important en recherche est le minimum nécessaire pour préserver l’écosystème de recherche et d’innovation du pays dans le contexte d’inflation élevée. Le rapport énonce clairement la nécessité d’augmenter de manière significative les budgets de base des organismes subventionnaires (Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie, Conseil de recherches en sciences humaines et Instituts de recherche en santé du Canada) et de la Fondation canadienne pour l’innovation, de même que les montants des bourses d’études supérieures et de recherche postdoctorale, qui sont demeurés inchangés depuis deux décennies. Le gouvernement doit passer à l’action pour répondre aux recommandations du rapport Bouchard.
Le Canada a besoin des chercheuses et chercheurs canadiens et étrangers les plus brillants s’il souhaite garantir son succès dans les années à venir. La formation de ces talents et la capacité du pays à livrer concurrence et à obtenir des investissements dans des domaines émergents sont le rendement garanti des investissements en recherche. Ces derniers permettront aux chefs de file émergents de réussir dans les secteurs novateurs à forte croissance de l’économie du savoir et à trouver des solutions à bon nombre des problèmes les plus urgents qui touchent le Canada. Le moment est crucial pour le pays de poser des actions afin d’éviter que ces occasions ne lui échappent.
Nous exhortons votre gouvernement à prendre des mesures immédiates et concrètes pour faire en sorte que le Canada puisse s’appuyer sur la science et la recherche pour bâtir une société durable, prospère et juste en cette période tumultueuse.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, Madame la Vice-Première Ministre, l’expression de notre considération respectueuse.