Cat article d’opinion a paru dans Times Higher Education le 14 novembre 2017
par Elizabeth Cannon, rectrice de la University of Calgary
Je n’ai jamais planifié devenir rectrice. Lorsque j’ai décidé de faire un doctorat en génie, je ne pensais même pas devenir professeure, mais en 1991, alors que je terminais mon doctorat, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG) a lancé le programme d’appui aux professeurs universitaires pour inciter davantage de femmes à adhérer au corps professoral dans ces disciplines. Lorsque mon superviseur m’a demandé si je voulais participer au concours, je me suis dit « pourquoi pas? ». Au département de génie géomatique de la University of Calgary, nous n’étions que deux femmes au sein du corps professoral composé de 86 personnes.
C’était il y a plus de 25 ans et, malgré les énormes progrès accomplis, nous n’avons toujours pas atteint la parité hommes-femmes dans les disciplines STEM (science, technologies, génie et mathématiques), ni de manière générale à la direction universitaire – et nous attendons toujours une représentation équitable de la diversité du pays à la direction universitaire, au sein du corps professoral et parmi les titulaires de chaires de recherche.
Apporter des changements est une priorité à long terme pour les dirigeants universitaires canadiens. Le mois dernier, les recteurs ont voté en faveur de l’adoption de sept principes en matière d’équité, de diversité et d’inclusion qui permettront de faire progresser nos efforts visant à accroître la participation et la réussite des groupes sous-représentés dans le milieu universitaire.
Ce vote unanime tenu à l’occasion de la réunion des membres d’Universités Canada témoigne de la mobilisation des dirigeants universitaires canadiens. Et ces principes sont nés de leur désir collectif de faire mieux pour les étudiants, pour les professeurs, pour les administrateurs, pour les collectivités et pour le Canada.
De nombreuses universités canadiennes se sont déjà démarquées en matière d’équité, de diversité et d’inclusion, mais avant le mois dernier, nous n’avions pas uni nos efforts en prenant un engagement commun à l’égard de ces questions.
Ces principes représentent un consensus par lequel tous les dirigeants universitaires canadiens s’engagent à collaborer à mettre en commun les pratiques exemplaires, à apprendre les uns des autres, et à se motiver les uns les autres à faire mieux pour combler les écarts. Nous savons que nous avons une tâche énorme à accomplir, et nous allons y parvenir.
Il s’agira en partie de recueillir des données pour mesurer les progrès, mais la plus grande part du travail consistera à faire en sorte que les progrès soient possibles. Nous allons mettre en place un groupe consultatif formé de recteurs et d’experts qui fourniront des conseils et de l’expertise technique au personnel d’Universités Canada pendant la mise en œuvre du plan d’action. Universités Canada se concentrera sur l’organisation d’ateliers et de séances de formation et verra à la mise en commun des pratiques exemplaires.
Des changements devront être apportés sur les campus : de la formation sera donnée pour les comités d’embauche et de sélection de subventions; les curriculum vitae des candidats seront examinés dans leur globalité; des espaces seront créés pour les étudiants marginalisés afin qu’ils puissent y trouver de l’appui et des ressources. De multiples mesures peuvent être prises pour favoriser un environnement universitaire inclusif et à l’image de la remarquable diversité et du talent des Canadiens.
Je suis devenue rectrice de la University of Calgary parce que, tôt dans ma carrière, on a reconnu mes capacités, et parce qu’on m’a offert du mentorat et du soutien pour réaliser mon potentiel. Ensuite, j’ai saisi sans réserve toutes les occasions que m’offrait mon nouvel emploi. Si le financement du CRSNG — et tout l’encouragement qu’il représentait — n’avait pas existé, mon parcours aurait sûrement été tout autre.
Les universités sont des lieux de recherche et de création du savoir. Elles jouent un rôle déterminant et essentiel dans la société, et doivent, de ce fait, être exemplaires en matière d’équité et d’inclusion. Pour accomplir avec succès leur mission universitaire d’excellence en matière de recherche, d’enseignement et d’engagement communautaire, tous les membres du milieu universitaire doivent être incités à réaliser leur potentiel.
-30-