Les universités canadiennes se mobilisent pour trouver des solutions à la consommation d’alcool à risque chez les étudiants

10 juin 2014
Hands holding microphones and recorders interviewing someone

HALIFAX – Près de 40 dirigeants d’universités se sont réunis à Halifax hier pour mettre en commun des stratégies visant à réduire la consommation d’alcool à risque chez les étudiants et trouver des manières d’endiguer le problème.

L’atelier d’un jour, présenté conjointement par l’Association des universités et collèges du Canada et l’Acadia University, s’est penché sur la possibilité de lancer une nouvelle collaboration pancanadienne entre universités et collèges pour réduire la consommation à risque sur les campus canadiens.

Ray Ivany, recteur de la Acadia University à l’atelier visant à réduire la consommation d’alcool à risque chez les étudiants
Ray Ivany, recteur de la Acadia University
Des recteurs, des vice-recteurs et des directeurs des services aux étudiants ainsi que des représentants de collèges communautaires se sont réunis pour jeter les bases d’une initiative conjointe entre établissements postsecondaires pour réduire la consommation d’alcool à risque, et pour déterminer quelles seront les prochaines étapes, à court et à moyen terme, pour y parvenir.

Les participants ont pu entendre Ann Dowsett Johnston, militante et auteure de Drink: The Intimate Relationship between Women and Alcohol, et Robert Strang, administrateur en chef de la santé publique de la Nouvelle-Écosse. Une allocution vidéo de Jim Kim, président de la Banque mondiale et ancien recteur du Dartmouth College, qui a aussi dirigé l’initiative Learning Collaborative on High-Risk Drinking du National College Health Improvement Program aux États-Unis, a ouvert l’atelier.

Il s’agissait du dernier d’une série d’ateliers offerts aux recteurs des universités canadiennes visant à prendre des mesures pour améliorer le bien-être et la réussite des étudiants. Les autres portaient sur les problèmes de santé mentale sur les campus et le renforcement du leadership dans le cadre d’activités d’orientation organisées par les étudiants.

L’atelier était subventionné en partie par l’Association des services aux étudiants des universités et des collèges du Canada, et tenu parallèlement à sa conférence annuelle tenue du 8 au 11 juin 2014, à Halifax.

Faits saillants

Selon Statistique Canada, le tiers des Canadiens âgés entre 18 et 24 ans boivent de l’alcool en grande quantité (cinq verres ou plus en une seule fois) une fois par mois.
Une enquête effectuée par le Centre de toxicomanie et de santé mentale (CTSM) sur les campus canadiens en 2004 a révélé que les jeunes adultes qui fréquentent les établissements postsecondaires sont plus susceptibles de consommer à risque que ceux qui ne sont plus aux études :
32 % des étudiants au premier cycle disent boire à un niveau qui est dangereux, comparativement à 26 pour cent de la population générale âgée entre 18 et 24 ans.
10 % des étudiants interrogés ont rapporté avoir été victimes de violence liée à l’alcool;
9,8 % rapportent avoir été victimes de harcèlement sexuel lié à l’alcool;
14,1 % rapportent avoir eu des relations sexuelles non planifiées parce qu’ils étaient en état d’ébriété.
Afin de réduire la consommation d’alcool à risque et de promouvoir la modération, plusieurs programmes, politiques et interventions ont été proposés et mis en place dans les établissements d’enseignement postsecondaires d’Amérique du Nord. Le projet National College Health Improvement créé aux États-Unis en 2010 par Jim Kim, ancien recteur du Collège Darmouth et médecin, est l’un des programmes visant à améliorer la santé des étudiants.
Les universités prennent de nombreuses mesures pour contrer la consommation d’alcool à risque sur les campus, mettent en place des campagnes de publicité, offrent de la formation aux dirigeants étudiants en vue des semaines d’orientation, offrent des résidences sans alcool et interdisent les cinq à sept et les dernières tournées dans les bars sur les campus.
En 2011, les universités canadiennes se sont engagées envers la population canadienne à améliorer les expériences d’apprentissage des étudiants universitaires.
Citations

« Les universités entreprennent des démarches positives pour réduire la consommation à risque sur les campus. Elles comprennent de mieux en mieux que l’alcool peut causer des dommages aux étudiants, comme compromettre leurs études et les mettre en danger. L’atelier aura permis aux dirigeants universitaires d’initier une démarche canadienne visant à trouver des solutions à un problème complexe. »

-Christine Tausig Ford, vice-présidente et administratrice en chef, Association des universités et collèges du Canada

« La consommation d’alcool à risque ne peut être acceptée comme étant un rite de passage traditionnel pour les étudiants des universités. Il y a des répercussions graves et souvent néfastes à la consommation d’alcool à risque sur nos campus. À titre de recteurs, nous nous soucions des étudiants et de leur sécurité. C’est pourquoi nous nous sommes engagés à trouver une manière de réduire les préjudices pouvant être causés à la population étudiante. »

– Ray Ivany, recteur, Acadia University

L’AUCC est le porte-parole des universités canadiennes, au pays et à l’étranger, représentant les intérêts de 97 universités et collèges universitaires publics et privés à but non lucratif du Canada.

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