Le Canada et l’Union européenne à l’ère de l’innovation

07 mai 2014
Headshot of Christine Tausig Ford, vice-president and chief operating officer, Universities Canada

Lettre ouverte publiée dans l’édition du 7 mai 2014 du magazine Research Money. 

par Christine Tausig Ford, vice-présidente, l’Association des universités et collèges du Canada

Lorsque le premier ministre Stephen Harper a rencontré des dirigeants européens l’automne dernier, il a fait comprendre au monde que le Canada et l’Union européenne (UE) entraient dans une ère de coopération. Le gouvernement du Canada a conclu une entente de principe établissant un accord économique et commercial global avec l’UE. Dans son récent Plan d’action sur les marchés mondiaux, il a aussi ciblé l’Europe comme marché prioritaire pour les affaires, la coopération transatlantique étant essentielle pour mener la charge.

Les universités et les entreprises canadiennes savent que les enjeux de l’heure transcendent les frontières nationales. La collaboration internationale en matière de recherche permet aux universités de renforcer leurs travaux et d’établir, entre les professeurs, le personnel et les étudiants, des relations avec les plus grands esprits du monde pour aborder les questions les plus pressantes. Pour le secteur privé canadien, les activités transfrontalières permettent aux entreprises de jumeler diverses forces en recherche et développement, et d’accroître ainsi la productivité ainsi que d’améliorer la commercialisation de découvertes.

Le Canada est un chef de file en matière de recherche et d’innovation. Lorsque le gouvernement fédéral a annoncé le nouveau fonds Apogée Canada pour l’excellence en recherche d’une valeur de 1,5 milliard de dollars dans le budget de 2014, il indiquait clairement que le Canada était prêt à entrer dans la course. Cette initiative audacieuse en recherche et innovation permettra à nos chercheurs d’établir des partenariats avec les plus brillants cerveaux du monde. Le fonds Apogée Canada met en valeur l’importance de la collaboration internationale et repose sur l’idée que le Canada doit pouvoir s’appuyer sur un système de recherche de calibre mondial pour bâtir une économie dynamique, novatrice et concurrentielle.

L’UE comprend que la collaboration internationale est essentielle pour que la recherche atteigne son plein potentiel. Le 1er janvier dernier, la Commission européenne a lancé son tout nouveau programme de financement de la recherche dans le cadre du programme Horizon 2020. Dotée d’un budget de près de 80 milliards d’euros (115 milliards de dollars) sur sept ans, cette initiative de recherche à caractère transformateur accorde du financement aux activités de recherche et d’innovation qui favorisent l’excellence scientifique, la compétitivité économique et qui abordent des enjeux sociétaux propres à l’UE.

La collaboration internationale est donc une composante clé du programme Horizon 2020. Il est admirable de constater l’engagement politique de l’UE d’investir dans la recherche et l’innovation et d’ouvrir cet investissement sur le monde, particulièrement en période d’austérité économique. En ouvrant le marché européen aux partenaires internationaux, Horizon 2020 offre des possibilités extraordinaires aux universités et aux entreprises canadiennes.

L’Europe attache une grande valeur à la collaboration en matière de recherche avec le Canada, et la Commission européenne souhaite créer davantage de partenariats avec notre pays où de nombreux secteurs présentent des intérêts scientifiques mutuels évidents avec l’Europe.

Les rencontres entre le Canada, l’UE et les États-Unis tenues à Galway, en Irlande, l’été dernier ont donné lieu à une alliance transatlantique en matière de recherche dans des domaines tels que la recherche marine et l’Arctique. Les travaux de l’alliance devraient contribuer à améliorer la sécurité alimentaire et à accroître les retombées économiques grâce à une meilleure gestion des ressources de l’océan Atlantique

Les collaborations existantes entre les chercheurs de l’Europe et ceux du Canada donnent déjà des résultats impressionnants. Le réseau de suivi international INTERACT, un regroupement de centres de recherche et de chercheurs qui étudient les changements environnementaux dans l’océan Arctique, nous aide à mieux comprendre les changements rapides qui ont cours dans les régions froides. Ensemble, des scientifiques de 14 pays s’affairent à consigner, à relever et à prévoir les changements de température dans les régions arctiques ainsi qu’à y réagir. Leurs travaux aident les gouvernements et les principaux secteurs économiques comme les pêches et l’industrie pétrolière à s’adapter aux changements climatiques.

Une telle collaboration internationale en matière de recherche enrichit les relations universitaires, scientifiques et d’affaires entre le Canada et l’UE. La participation du Canada au programme Horizon 2020 renforcera la collaboration en matière de recherche pour le développement économique axé sur l’innovation, et améliorera la visibilité du Canada de même que son accès aux réseaux mondiaux. L’UE a ouvert la porte aux chercheurs et aux innovateurs canadiens. Il n’en tient qu’au Canada de saisir l’occasion.

Christine Tausig Ford est vice-présidente et administratrice en chef à l’Association des universités et collèges du Canada. L’AUCC est membre du consortium ERA-Can+ qui fait la promotion de la collaboration en matière de recherche et d’innovation entre le Canda et l’Union européenne.

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