Kristal Ambrose, aussi connu sous le nom Kristal Ocean, a suivi un chemin inhabituel pour faire carrière en sciences de la mer : elle a été chercheuse avant d’aller à l’université.
« J’ai commencé mon parcours universitaire à l’envers, explique la boursière du programme Bourses de la reine Elizabeth (BRE) 2017-2018. J’ai travaillé en sciences de la mer comme adjointe à la recherche dès la fin de mes études secondaires. »
Dans le domaine depuis maintenant 14 ans, elle dirige les activités de recherche et initie les jeunes à l’activisme écologique contre la pollution par les plastiques dans les eaux des Bahamas, son pays natal.
Depuis qu’elle a sillonné l’océan Pacifique en 2012 pour étudier le vortex de déchets du Pacifique nord, Kristal mène chez elle une guerre contre ce type de pollution. En 2013, elle a mis sur pied le Plastic Beach Project, un projet de science participative visant à étudier les concentrations de matières plastiques sur les plages des Bahamas. Ensuite, elle a fondé le Bahamas Plastic Movement (BPM), un organisme à but non lucratif qui sensibilise la population et tente de trouver des solutions à ce problème croissant.
Par l’intermédiaire du BPM, Kristal a porté la crise du plastique à l’attention du public en organisant des conférences, des programmes de camps d’été et des projets de science participative dans le monde entier.
Elle a participé au programme BRE pendant ses études de maîtrise en gestion marine à la Dalhousie University, axées sur la pollution par les plastiques.
Pendant cette période, elle a animé une activité sur la gouvernance internationale en matière de déchets dans le milieu marin lors d’une session de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement, à Nairobi, au Kenya. En 2018, Kristal et sa délégation de jeunes ont réussi à faire bannir les rejets de plastiques à usage unique, de mousse de polystyrène et de ballons aux Bahamas à partir de 2020.
Elle figure parmi les lauréats de 2020 du prestigieux prix Goldman pour l’environnement, qui récompense les militants de terrain pour leur action en faveur de l’écologie.
Elle a récemment élu domicile en Suède afin d’y faire un doctorat en surveillance des débris marins. Dans le cadre de ses travaux de recherche, elle analyse les différentes méthodes utilisées dans les Caraïbes pour recueillir des données sur les plastiques en milieu marin.
Selon elle, sa participation au programme BRE s’est révélée cruciale pour sa carrière en recherche.
« Sans le programme BRE, je n’en serais pas à cette étape de ma carrière universitaire. L’élément de recherche avait une très grande importance pour moi. J’ai été bien dirigée et l’expérience m’a ouvert un très grand nombre de portes. »
Dans le cadre du programme BRE, Kristal a fait un stage en Norvège où elle a tissé des liens qui se sont révélés très utiles au moment d’entreprendre ses études doctorales en Suède.
À long terme, elle aimerait créer une base de données régionale sur les plastiques en milieu marin et enseigner aux gens à « aller sur le terrain et à recueillir des données de façon constante », tout en continuant à faire croître le mouvement BPM.