Cet article d’opinion a paru sur le site Web du Canadian Science Policy Centre le 26 mars 2019

par Paul Davidson, président-directeur général, Universités Canada

Le budget fédéral de cette année souligne l’importance d’un engagement soutenu envers les universités, car elles contribuent grandement à répondre aux besoins des Canadiens.

Le soutien aux infrastructures postsecondaires qu’accordait le budget de 2016 a permis, en finançant plus de 300 projets, d’offrir un meilleur cadre d’enseignement et d’apprentissage aux étudiants. Axé sur l’innovation, le budget de 2017 prévoyait la création de supergrappes afin d’aider les partenaires intersectoriels à faire progresser leurs travaux de recherche pour appliquer les découvertes. Dans le budget de 2018, les investissements sans précédent de près de quatre milliards de dollars en science et en recherche ont stimulé les activités de découverte essentielles aux développements technologiques, à l’innovation et à la prospérité du pays.

Dans ce contexte, l’attention accordée cette année aux compétences et au talent va de soi. Elle aidera les Canadiens à rester productifs et à s’adapter à notre époque marquée par de profonds changements technologiques, économiques et sociaux.

Une étude ayant révélé que pour la moitié des emplois au pays, les compétences requises ne seront plus les mêmes d’ici 10 ans, le budget de 2019 aidera davantage de gens à acquérir les compétences et l’expérience nécessaires pour commencer leur carrière et la faire progresser ou la transformer au moment opportun. Les mesures prévues promettent de tirer parti des forces de tous les intervenants (établissements postsecondaires, gouvernements, entreprises et société civile) pour que plus de Canadiens aient accès aux possibilités et aux choix qui leur conviennent pour s’épanouir.

Plus précisément, et en réponse à un solide consensus de la Table ronde du milieu des affaires et de l’enseignement supérieur de l’année dernière, le budget de 2019 permet au Canada d’être en voie d’offrir à tous les étudiants des expériences d’apprentissage intégré au travail pendant leurs études. Les programmes gouvernementaux et les partenariats du projet Borderless Higher Education for Refugees (BHER) mèneront à l’ajout de 84 000 nouveaux stages. Le Programme d’apprentissage intégré en milieu de travail pour étudiants, qui incite les employeurs à recruter des membres des groupes sous-représentés, est maintenant accessible dans toutes les disciplines. Les étudiants en sciences humaines seront ainsi plus nombreux à bénéficier de ces possibilités d’apprentissage par l’expérience.

L’apprentissage intégré au travail, comme les programmes coopératifs, les stages et les travaux pratiques, procure une expérience pertinente aux étudiants, les met en contact avec certains secteurs de l’économie et leur permet de se bâtir un réseau professionnel avant d’entrer sur le marché du travail. Il renforce également les liens entre les universités, les entreprises et la société civile, ce qui assure la conformité des programmes d’études aux besoins des étudiants, des employeurs et des collectivités.

La nouvelle Stratégie en matière d’éducation internationale, qui accorde davantage de ressources pour la mobilité étudiante vers l’étranger (un aspect clé de l’éducation internationale), constitue une autre annonce importante du budget concernant l’avenir du Canada.

Comme l’apprentissage intégré au travail, la mobilité internationale procure aux étudiants des compétences essentielles recherchées par les employeurs dans un marché de plus en plus mondialisé : résolution de problèmes, communications, sensibilité culturelle, apprentissage de langues, résilience et adaptabilité. Ce message était au cœur du rapport phare Éducation mondiale pour les Canadiens, qui soutient que « Si le Canada doit se démarquer dans un monde en constante évolution et de plus en plus interconnecté, la prochaine génération de chefs de file aura besoin de l’expérience et des relations qui lui permettront d’œuvrer sur la scène internationale. ».

Alors que plus de 80 pour cent des employeurs affirment que leurs employés ayant étudié à l’étranger rendent leur entreprise plus concurrentielle, le budget de 2019 marque un tournant qui nous aidera à faire concurrence à des pays comme l’Allemagne et l’Australie.

Le budget de 2019 présente aussi la nouvelle Allocation canadienne pour la formation, un outil personnalisé et transférable qui aide à planifier et à obtenir une formation. Ce programme, qui promet 1,7 milliard de dollars sur cinq ans et 586,5 millions par année par la suite, est l’occasion pour les universités d’affirmer leurs forces en tant que carrefours d’innovation, de recherche, d’enseignement et de services à la collectivité alors que les Canadiens devront s’adapter à la nature changeante du marché du travail.

Les universités se sont aussi réjouies des mesures budgétaires ciblant les peuples autochtones, leurs collectivités, et par conséquent l’ensemble du Canada. Ces dernières comprennent des investissements dans le Programme de soutien aux étudiants de niveau postsecondaire, de nouvelles possibilités d’éducation postsecondaire dans l’Arctique et le Nord du Canada, et des fonds additionnels pour les bourses d’études et de soutien Indspire.

Pour faire suite aux investissements historiques en recherche de l’année dernière, le budget de 2019 prévoit une série d’investissements à l’appui de nombreux programmes et organismes essentiels. Et surtout, il promet un investissement de 114 millions de dollars sur cinq ans et de 26,5 millions de dollars par année par la suite dans le programme des Bourses d’études supérieures du Canada des organismes subventionnaires fédéraux. Puisque le Canada se classe au 26e rang des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en ce qui concerne la proportion de sa population titulaire d’un diplôme d’études supérieures, ces investissements sont essentiels pour former le talent hautement qualifié dont le pays a besoin.

L’ajout de bourses d’études et de recherche aux cycles supérieurs comptait parmi les nombreuses recommandations de l’examen du soutien fédéral aux sciences, l’examen le plus complet de l’écosystème de recherche canadien en 40 ans. L’examen propose une feuille de route à long terme exigeant des innovations et des investissements soutenus pour que le Canada demeure un chef de file mondial en recherche. Alors que nous tournons notre attention vers 2020 et les années suivantes, nous devons dès maintenant collaborer avec nos collègues de l’ensemble du milieu de la recherche pour en revoir les principales conclusions et nous assurer de faire des progrès soutenus.

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