La version originale de cet article d’opinion a paru en anglais dans The Hill Times le 31 mars 2014.
Eddy Campbell est le recteur de la University of New Brunswick
Cette année, plus d’étudiants que jamais fréquentent les universités et les collèges canadiens. La raison en est fort simple : les étudiants et leurs familles savent que l’éducation postsecondaire offre d’indéniables avantages.
Les personnes ayant fait des études postsecondaires sont généralement plus en santé et plus heureuses, vivent plus longtemps, sont plus susceptibles d’obtenir un emploi et de le conserver, et leurs salaires sont plus élevés que celui des personnes sans de telles études.
Bien que les médias traitent parfois des difficultés qu’éprouvent certains récents diplômés à trouver un premier emploi qui leur convient, les faits entourant la poursuite d’études sont éloquents.
Par exemple, au cours de leur vie, les diplômés des universités gagnent en moyenne 1,4 million de dollars de plus que les titulaires d’un diplôme d’études secondaires. En outre, le marché de l’emploi pour les diplômés des universités continue de progresser, malgré le ralentissement économique. En effet, entre 2008 et 2013, plus de 800 000 nouveaux emplois destinés aux diplômés des universités ont été créés, tandis que 540 000 emplois n’exigeant aucun diplôme d’études postsecondaires ont été perdus.
De plus, les avantages qu’offrent les collèges et les universités du Canada aux étudiants ne sont pas uniquement d’ordre individuel : ils profitent à la société canadienne tout entière.
Loin de se dissocier des espoirs et des aspirations économiques quotidiennes des Canadiens, les collèges et les universités jouent un double rôle irremplaçable en tant que moteur économique : ils forment les diplômés compétents dont le marché de l’emploi canadien a besoin et créent des partenariats avec l’industrie afin de favoriser la commercialisation plus rapide d’idées novatrices. Ils améliorent ainsi la position concurrentielle du Canada au sein de l’économie mondiale.
Cette réussite repose souvent sur la mise à profit des partenariats public-privé, qui assurent un avenir prometteur aux secteurs industriels traditionnels. Je le constate moi‑même tous les jours.
Au Nouveau-Brunswick, où le secteur des produits forestiers est le principal contributeur au PIB de la province, de nouvelles collaborations entre les universités et l’industrie visant l’élaboration de pratiques forestières durables stimulent grandement l’économie. Par exemple, les chercheurs de la University of New Brunswick ont combiné l’utilisation du GPS et d’autres technologies pour cartographier avec précision les nappes phréatiques forestières. Cela permet à J. D. Irving, et à d’autres sociétés nord‑américaines qui ont également adopté ces techniques, non seulement de tracer des routes qui réduisent leur empreinte écologique, mais également d’obtenir des données détaillées sur la présence d’humidité dans le sol, ce qui améliore leurs résultats financiers. Nous avons également constaté des améliorations dans la production arboricole, ce qui a occasionné une réduction des prix et une meilleure compétitivité.
Il est important de reconnaître que ces progrès ayant mené à la résolution de problèmes actuels émanent de la recherche fondamentale effectuée par le passé, tout comme les avancées sociales et économiques de demain, seront le résultat des découvertes d’aujourd’hui.
Les investissements substantiels et exceptionnels dans la recherche universitaire annoncés dans le budget de 2014, à savoir le nouveau fonds Apogée Canada pour l’excellence en recherche, jumelé aux plus importants budgets consentis depuis une décennie aux organismes subventionnaires de recherche du Canada, soulignent l’importance du savoir et de l’innovation pour le Canada.
Des milliers de partenariats entre les collèges et les universités et les secteurs public et privé sont au cœur des avancées sociales et économiques du pays. Cette culture de l’innovation est de plus en plus présente dans nos établissements postsecondaires et contribue à stimuler l’économie canadienne. Les étudiants y participent; ils jouent un rôle très important dans la résolution de problèmes immédiats et acquièrent de ce fait des compétences recherchées par le marché du travail grâce aux technologies de pointe que nous mettons à leur disposition.
Pour les collèges et les universités du Canada, l’importance accordée à la recherche et à l’innovation dans notre système d’éducation est le moteur de l’élaboration de politiques publiques fondées sur des données probantes, tout comme de la poursuite du but analogue constitué par la commercialisation de notre recherche. Les questions épineuses relevant de la demande à l’échelle mondiale requièrent la collaboration de différentes disciplines.
Nos étudiants ne font pas seulement des travaux de recherche, ils acquièrent l’esprit d’analyse, des compétences très en demande en matière de résolution de problèmes, de gestion de projet et de communication. De plus en plus, les étudiants canadiens acquièrent cette expérience à l’extérieur des salles de classe grâce à un apprentissage pratique.
À l’heure actuelle, la moitié des étudiants universitaires canadiens, toutes disciplines confondues, participent à au moins un programme d’enseignement coopératif ou à un stage au cours de leurs études. Quiconque participe à un tel programme vous dira qu’il s’agit d’un atout important pour les étudiants et les employeurs. Les étudiants commencent à bâtir leur réseau professionnel et à faire le lien entre ce qu’ils ont appris en classe et l’application des concepts, alors que les employeurs ont accès à des idées novatrices et à des perspectives qui ciblent de nouvelles solutions et de nouveaux marchés, en plus d’avoir accès à des employés potentiels en action.
Ces liens entre les établissements postsecondaires et la collectivité représentent un énorme avantage pour tous les Canadiens.
Les étudiants d’aujourd’hui investissent considérablement dans leur propre avenir. Il s’agit d’un investissement que tous les Canadiens, notamment les décideurs des secteurs public et privé, doivent soutenir et mettre à profit dans l’intérêt de l’avenir social et économique du pays.