LE TEXTE PRONONCÉ FAIT FOI
Je vous remercie de me permettre de m’adresser à vous au nom des 96 universités canadiennes.
J’ai comparu devant ce comité l’an dernier à Saskatoon, et j’avais alors abordé la manière dont la recherche permet de stimuler l’innovation et d’accroître la prospérité.
Nous avons depuis constaté d’importants progrès en matière d’investissement en recherche, entre autres l’annonce de cinq nouvelles supergrappes d’innovation et d’investissements historiques dans la recherche fondamentale.
Nos membres sont reconnaissants des investissements qui ont été accordés dans le budget de 2018 pour améliorer l’écosystème de la recherche au Canada.
Cette année, nous invitons le gouvernement à poursuivre sur sa lancée en investissant dans les compétences et le talent des jeunes Canadiens, et ce dans toutes les disciplines.
Dans un monde en bouleversement et en constante évolution, les gens représentent notre ressource la plus précieuse.
Comme nous l’avons constaté sur plusieurs fronts au cours de l’été dernier, les relations commerciales et diplomatiques peuvent se modifier rapidement. Or, investir dans les gens et les idées nous aide à composer avec le changement et à saisir de nouvelles occasions économiques.
Nous nous joignons à nos partenaires de la Table ronde du milieu des affaires et de l’enseignement supérieur pour réclamer que tous les étudiants de niveau postsecondaire puissent vivre une expérience pertinente d’apprentissage intégré au travail.
Nous constatons aussi l’urgent besoin d’offrir aux jeunes Canadiens la possibilité de faire un stage d’études à l’étranger.
L’automne dernier, un rapport révolutionnaire intitulé Éducation mondiale pour les Canadiens a lancé un urgent avertissement et un appel à l’action. Les dirigeants d’entreprises et de la société civile ont en effet déclaré que le Canada ne préparait pas les jeunes à relever les défis d’un monde en rapide transformation.
Les universités canadiennes ont atteint leurs objectifs en matière de recrutement d’étudiants étrangers cinq ans avant la date cible. Les étudiants étrangers contribuent maintenant davantage à l’économie canadienne que la valeur des exportations de bois mou et autant que celles des pièces d’auto.
Toutefois le pourcentage d’étudiants canadiens qui vivent une expérience à l’étranger n’a pas changé depuis des décennies.
En outre, lorsque l’on considère les investissements consacrés aux étudiants, il est impératif d’intervenir par rapport au sous-financement chronique des étudiants autochtones.
Il est temps pour le gouvernement d’agir relativement à l’engagement qu’il a pris dans le budget de 2017 de répondre aux besoins des étudiants autochtones qui souhaitent faire des études postsecondaires.
Un diplôme universitaire ouvre la voie vers un avenir meilleur pour les étudiants autochtones et pour leurs collectivités. Toutefois, seuls 10,9 pour cent des Autochtones possèdent un diplôme universitaire comparativement à plus de 29 pour cent de la population non autochtone.
Le Canada doit faire mieux.
Les universités canadiennes ont suivi les recommandations du rapport de la Commission de vérité et réconciliation et ont accompli d’importants progrès pour améliorer l’accès et la réussite des étudiants autochtones.
Mais le Canada doit accroître l’aide financière directe aux étudiants autochtones.
Un soutien accru est aussi nécessaire pour les services – comme des lieux de rassemblement et la présence d’ainés sur les campus – qui aident les étudiants autochtones à terminer leurs études et à réaliser leur plein potentiel.
Nous recommandons aussi au gouvernement d’augmenter l’appui accordé aux programmes qui fonctionnent comme le programme de bourses d’études Bâtir un avenir meilleur d’Indspire.
Investir dans les gens et les idées signifie aussi appuyer les chercheurs canadiens de talent et les lieux où se font les découvertes.
N’oublions pas qu’investir dans la recherche c’est aussi investir dans les étudiants; les étudiants comme Jaime Wertman que j’ai rencontrée à l’Université Dalhousie le mois dernier.
Jaime a commencé des études en philosophie avant de découvrir sa passion pour la biologie, tant et si bien qu’elle est maintenant au doctorat et participe à des travaux de recherche sur le poisson-zèbre en vue d’améliorer le pronostic pour les enfants atteints de cancer.
Jaime soutient que sa formation en philosophie a fait d’elle une meilleure chercheuse.
Le parcours de cette étudiante a été influencé par la possibilité qu’elle a eue de travailler auprès de chercheurs chevronnés tout au long de ses études. Aujourd’hui, la moitié des étudiants au premier cycle ont la possibilité de travailler auprès de grands chercheurs pendant leurs études.
Les compétences que les étudiants acquièrent ainsi sont très recherchées par les employeurs : résolution de problèmes, travail d’équipe, esprit d’analyse et communication.
Bien que de réels progrès aient été accomplis en matière de soutien aux chercheurs, je souhaite attirer votre attention sur ce qui reste d’important à faire.
Je m’explique : le budget de 2018 mentionnait la nécessité d’accroître le financement des bourses d’études et de recherche. Or, nous attendons toujours des progrès à cet égard.
Aussi, pour permettre aux chercheurs canadiens de talent d’exploiter pleinement leurs capacités, le Canada doit investir dans la recherche de calibre mondial et les environnements d’apprentissage en accordant des augmentations substantielles et pluriannuelles au Fonds de soutien à la recherche, conformément aux recommandations contenues dans le rapport sur l’examen du soutien fédéral aux sciences.
Dans un monde en rapide évolution, des mesures urgentes doivent être prises pour les jeunes Canadiens.
Pour maintenir son avantage concurrentiel, le Canada doit investir dans les compétences et la formation du talent.
La réussite du Canada sur le plan de la diversification de ses échanges commerciaux est tributaire d’une main-d’œuvre hautement qualifiée et engagée sur le plan international.
En terminant, je vous remercie et je demande au Comité d’appuyer les investissements stratégiques dans l’acquisition de compétences et la formation du talent pour les jeunes Canadiens.
-30-
Consultez notre mémoire prébudgétaire 2019 : Investir dans le talent