L’exemple du Brésil montre l’importance de la collaboration pour l’enseignement supérieur

17 juin 2015
Headshot of Brian Stevenson, president, Lakehead University,

Photo : Thunder Bay Business

Cet article d’opinion a été publié dans Embassy magazine le 17 juin 2015.

Par Brian Stevenson, recteur et vice-chancelier, Lakehead University

Cette semaine, 19 recteurs et dirigeants universitaires brésiliens ont entrepris une visite au Canada qui les mènera un peu partout au pays et leur permettra de tisser des liens, d’envisager des partenariats axés sur la mobilité étudiante et, surtout, de s’inspirer de la réputation d’excellence du Canada en matière d’enseignement supérieur.

Du 14 au 26 juin, ils découvriront notre infrastructure de recherche, nos solides partenariats avec l’industrie, ainsi que nos campus diversifiés et novateurs. Le Canada a de nombreuses raisons d’être fier, mais il y a aussi beaucoup à apprendre du Brésil.

Première puissance économique et politique d’Amérique latine, le Brésil présente un intérêt prioritaire pour le Canada, dont il est l’un des plus importants partenaires en matière d’enseignement supérieur. Cette visite fait suite à la mission des recteurs canadiens au Brésil d’avril 2012, coordonnée par Universités Canada et dirigée par Son Excellence, le très honorable David Johnston, gouverneur général du Canada.

Le Brésil est conscient que l’éducation internationale est la voie vers prospérité et la compétitivité du pays et des étudiants. Le gouvernement brésilien a fortement investi dans de grandes initiatives au profit de la mobilité étudiante, axées en particulier sur les sciences, les technologies et le génie.

En 2011, il a lancé Science sans frontières, un ambitieux programme de mobilité étudiante destiné à permettre à plus de 100 000 étudiants brésiliens d’étudier à l’étranger et d’y poursuivre des travaux de recherche. Soixante-trois universités canadiennes sont aujourd’hui partenaires de ce programme, offrant ainsi à plus de 7 000 étudiants brésiliens la possibilité de nouer des amitiés, de tisser des liens et de faire rayonner la culture de leur pays.

Quand le Brésil l’a invitée à devenir partenaire de Science sans frontières, la Lakehead University s’est empressée d’accepter. Depuis trois ans, 262 participants à ce programme ont eu la chance d’étudier sur son campus de Thunder Bay. Pourtant, avant le lancement du programme, l’Université ne comptait qu’une poignée d’étudiants brésiliens aux cycles supérieurs et n’entretenait aucun lien officiel avec le Brésil.

Les choses ont bien changé : en 2014, les étudiants du programme Science sans frontières représentaient 31 pour cent des étudiants étrangers.

Compte tenu de la situation géographique de la Lakehead University, il n’est pas toujours facile de convaincre les étudiants habitués à des climats chauds de venir braver l’hiver canadien à Thunder Bay. Pourtant, l’Université compte désormais parmi les établissements canadiens qui accueillent le plus grand nombre d’étudiants dans le cadre du programme Science sans frontières. Et ces étudiants s’y sentent bien. La taille réduite de nos classes les aide à se faire des amis et à interagir avec les professeurs. Ils s’adonnent même aux sports d’hiver.

La présence de ces étudiants a transformé notre établissement et renforcé notre aptitude à accueillir les étudiants étrangers. Elle a d’ailleurs des répercussions sur l’ensemble de Thunder Bay; elle contribue à la diversité de la collectivité et incite les entreprises locales à recruter des étudiants étrangers comme stagiaires. Même si l’Université commence à peine à mesurer l’incidence de l’accueil d’étudiants brésiliens, je suis certain que leur séjour aura des répercussions sur leurs vies et leurs carrières tout en les conduisant à tisser des liens durables avec le Canada.

Il importe toutefois que les étudiants canadiens puissent également étudier à l’étranger. Les séjours d’études et de travail dans un autre pays contribuent à faire d’eux des citoyens du monde et renforcent leurs compétences interculturelles.

Le gouvernement brésilien investit dans la mobilité de la jeunesse pour garantir la prospérité du pays. Les jeunes sont curieux. Ils ont l’esprit d’aventure et souhaitent découvrir le monde. La mobilité étudiante contribue à l’établissement de liens internationaux par l’entremise de la diplomatie du savoir.

C’est très stimulant de voir le Canada et le Brésil consolider et élargir leur relation dans le cadre de la visite de cette semaine comme par la suite. La visite de la délégation brésilienne chez nous témoigne de la force de nos universités; nous devons en être conscients.

Ce matin, le président-directeur général d’Universités Canada et la présidente de l’Association des recteurs d’universités municipales et étatiques du Brésil (ABRUEM) ont pris part à une table ronde à Rideau Hall. Ils ont de plus signé un protocole d’entente qui prévoit le renforcement de la relation canado-brésilienne. Au cours des cinq prochaines années, les universités des deux pays s’emploieront à accroître la mobilité étudiante et leur collaboration en matière de recherche, ainsi qu’à discuter des moyens d’apprendre davantage les unes des autres.

Le protocole d’entente est plus que porteur d’espoir. Les retombées de la participation de la Lakehead University au programme Science sans frontières m’ont porté à m’interroger : Pourquoi le Canada n’investirait-il pas dans un programme de mobilité internationale visionnaire au profit des jeunes Canadiens?

Lorsque le regretté Jim Flaherty était ministre des Finances, il a mis sur pied un groupe de travail sur l’éducation internationale, formé de dirigeants d’universités et d’entreprises canadiennes. Ce groupe de travail avait recommandé la création d’un programme qui permettrait chaque année à 50 000 étudiants de se rendre étudier à l’étranger. Ce programme n’existe pas encore, mais ne serait-ce pas formidable qu’il voie le jour en 2017 à l’occasion du 150e anniversaire du Canada?

Les étudiants étrangers sont les ambassadeurs de leur pays. Ils contribuent à l’établissement et au renforcement de liens commerciaux et diplomatiques entre les États. Un engagement ferme au profit de la mobilité étudiante internationale à l’occasion du 150e anniversaire du Canada engendrerait des retombées bénéfiques pour les Canadiens des générations à venir.

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