Il n’y a pas de solution miracle; pour innover, il faut un plan

26 octobre 2017
Headshot of Andrew Petter, president, Simon Fraser University.

Cet article d’opinion a paru dans le Vancouver Sun du 26 octobre 2017

par Andrew Petter, recteur de la Simon Fraser University

Il est toujours tentant, lorsqu’on se trouve aux prises avec un problème, de chercher la solution simple — comme les correctifs qui mettent à jour nos téléphones et rétablissent nos ordinateurs. Cependant, l’économie mondiale n’est pas un organisme simple, et il n’existe pas de solution miracle en matière d’innovation. L’innovation est plutôt une démarche de découverte, d’inventivité, de participation et d’application qui exige une multitude de solutions pour parvenir à des résultats optimaux.

Je soulève la question à titre de mise en garde (et d’invitation) en prévision de deux conférences qui se tiennent à Vancouver la semaine prochaine. La première, intitulée Innovate Now Canada et organisée par CityAge et la Fondation Rideau Hall, explorera ce que le Canada doit faire pour se doter d’une culture axée sur l’innovation; et la deuxième, Scaling Up for Prosperity in a Changing World, organisée par le conseil des chefs d’entreprises de la Colombie-Britannique, portera sur les stratégies permettant de diversifier notre économie et de favoriser la croissance des entreprises.

Toutes deux proposent des programmes impressionnants et réuniront un très grand nombre de gens intelligents. Les participants à ces conférences ne devraient toutefois pas s’attendre à y trouver la solution, la seule et unique façon d’aborder la question de l’innovation, quelle que soit leur passion à l’égard d’une recommandation particulière.

Certains diront qu’il faut investir massivement dans l’infrastructure numérique (et ils ont raison), alors que d’autres soutiendront qu’il faut créer davantage de grappes d’innovation (et ils n’ont pas tort). D’autres encore affirmeront que le gouvernement fédéral devrait accroître les investissements dans la recherche universitaire (et on ne peut être en désaccord sur ce point).

S’il est vrai que toutes ces solutions sont pertinentes, aucune ne suffit à elle seule. L’infrastructure numérique doit avoir un contenu novateur; les grappes d’innovation nécessitent des investissements de capitaux. En outre, toute stratégie fructueuse en matière d’innovation repose sur un bassin de talent croissant (ce qui représente une difficulté en Colombie-Britannique, étant donné que peu y est investi dans l’éducation postsecondaire).

En ce qui concerne la recherche universitaire, la question de sa relative contribution à l’économie axée sur l’innovation fait toujours débat. L’examen du soutien fédéral aux sciences dirigé par l’ancien recteur de la University of Toronto, David Naylor, conclut que la capacité d’innovation du Canada est réduite parce que notre compétitivité en recherche perd du terrain par rapport à d’autres pays. Le rapport Naylor recommande donc comme solution d’accroître le soutien fédéral à la recherche fondamentale et ainsi, son potentiel à mener à des percées génératrices de transformation.

Parallèlement, les sceptiques soutiennent que le Canada n’a pas réussi à exploiter les résultats de la recherche fondamentale et à en tirer profit sur les plans social et économique.

Les arguments sont valables des deux côtés, ce qui confirme qu’il n’existe pas de solution unique à l’enjeu de l’innovation. D’une part, l’argument du rapport Naylor qui soutient que des investissements accrus dans la recherche fondamentale sont nécessaires pour stimuler la capacité du Canada en matière d’innovation est manifestement valable. D’autre part, les sceptiques qui soutiennent qu’il faut faire davantage pour accroître les répercussions sociétales de la recherche n’ont pas tort non plus.

Heureusement, les universités canadiennes répondent au besoin de mettre en place des mécanismes qui permettent de maximiser la valeur sociale et économique des activités de recherche financées par le gouvernement fédéral. La Simon Fraser University (SFU), par exemple, a créé SFU Innovates, une composante de sa stratégie « l’université engagée » qui permet de mettre en contact des étudiants et des chercheurs avec des entreprises et des partenaires communautaires, afin de stimuler l’innovation et d’en tirer parti.

Le laboratoire 4D Labs est pour sa part une installation de pointe en science des matériaux et en ingénierie qui entreprend des activités de recherche en collaboration avec des partenaires du secteur privé et qui peut même aider les chercheurs de la SFU à élaborer des applications commerciales pour leurs découvertes et leurs inventions.

Innovation Boulevard, un partenariat entre la SFU et la ville de Surrey, intègre des chercheurs universitaires à la collectivité où ils travaillent aux côtés de professionnels, d’entreprises, d’agences publiques et d’entrepreneurs pour mettre au point de nouvelles technologies médicales et trouver des solutions.

L’initiative SFU Innovates soutient aussi les incubateurs et les accélérateurs d’entreprises, y compris le Venture Labs, qui est relié à des accélérateurs en Ontario, en Inde et en Chine, et est un chef de file dans la province en matière de formation de capital, de création d’emploi et de croissance des revenus.

Nous contribuons aussi à l’avancement de l’innovation sociale grâce au programme RADIUS (RADical Ideas Useful to Society), et appuyons l’innovation dans les collectivités autochtones par l’entremise du programme RBC First People Enterprise Accelerator.

L’initiative SFU Innovates témoigne de l’engagement d’une université à appuyer l’innovation par un ensemble de mécanismes qui aident les étudiants et les chercheurs à tirer parti de la valeur sociale et économique de leurs idées, de leurs découvertes et de leurs inventions.

Voilà qui prouve aussi qu’il n’existe pas une seule et unique façon d’aborder l’innovation au Canada, mais qu’il faut plutôt trouver les multiples façons qui conviennent.

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