20 novembre 2023
Picture of Dr. Marianne Falardea-Cote

Les changements climatiques en Arctique se produisent à un rythme quatre fois plus élevé qu’ailleurs sur la planète.

C’est pour cette raison que Marianne Falardeau, chercheuse postdoctorale à l’Université Laval, souhaite élaborer des solutions pour assurer la pérennité et la résilience des populations d’omble chevalier en s’appuyant sur le savoir inuit.

Détentrice d’une bourse d’excellence L’Oréal Canada pour les femmes et la science de 2023, Mme Falardeau emploie une approche transdisciplinaire et collaborative pour comprendre les liens unissant les écosystèmes marins, les pêches, la sécurité alimentaire et la santé inuite dans le contexte des changements climatiques.

Une demande croissante pour la pêche marine arctique

Près de 35 % des ressources de poissons du monde sont menacées par la surpêche, et on observe un intérêt croissant pour le développement de nouvelles activités halieutiques en Arctique. L’omble chevalier est l’espèce aquatique la plus pêchée dans le nord du Canada. En plus d’être un aliment à haute valeur nutritive, il est particulièrement important pour la population inuite du Canada en raison de sa grande valeur socioculturelle.

En tant qu’espèce anadrome, c’est-à-dire qui vit et se nourrit dans l’océan, mais qui migre pour se reproduire en eau douce, l’omble chevalier est particulièrement touché par les changements climatiques transformant les systèmes marins et d’eau douce. L’évolution des conditions dans les eaux de l’Arctique, où l’omble chevalier obtient ses principaux nutriments, a par exemple modifié le comportement des espèces océaniques qui y sont présentes durant leur période d’alimentation, qui est à la fois courte et essentielle. La situation pourrait engendrer des répercussions sur l’omble chevalier, et par conséquent, sur le bien-être des communautés inuites.

Vers un avenir durable

Grâce à du soutien comme celui de la bourse d’excellence L’Oréal Canada pour les femmes et la science, Mme Falardeau se penche sur l’incidence des changements climatiques sur l’omble chevalier (ainsi que la sécurité alimentaire et la santé des communautés inuites), de même que sur la façon dont l’adoption d’une approche transdisciplinaire peut contribuer à mieux comprendre le problème et à y trouver des solutions. En favorisant la collaboration entre des gardiennes et gardiens du savoir, des chefs de file et des spécialistes inuits, la chercheuse espère mettre au point de manière concertée des solutions qui viendront appuyer la prise de décisions en lien avec la sécurité alimentaire, la santé et l’adaptation aux changements climatiques sur le territoire de l’Inuit Nunangat.

À propos de Marianne Falardeau

Marianne Falardeau détient un baccalauréat et une maîtrise en biologie de l’Université Laval de même qu’un doctorat en sciences des ressources naturelles de l’Université McGill. À titre de chercheuse postdoctorale à l’Institut de biologie intégrative et des systèmes de l’Université Laval, elle a reçu plusieurs récompenses pour ses activités de recherche, y compris des bourses de recherche doctorale et postdoctorale de la Fondation de la famille Weston ainsi qu’une nomination au palmarès canadien 30 Sustainability Leaders under 30 en 2016 et au palmarès Clean 50 Emerging Leader en 2018. Exploratrice dans l’âme, cette grande voyageuse adepte d’alpinisme, de course en sentier, de plongée et de yoga a visité les deux pôles et s’est rendue sur tous les continents.

Écouter Mme Falardeau-Côté présenter ses travaux de recherche.